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Critique de Histoiresdenlire


Ce roman raconte Sarah donc, de long en large et en travers, par la voix de la narratrice, qui vit pour elle et avec elle une folle passion amoureuse. Elle a une fille, un ex, des parents, un métier de prof, mais toute cette vie disparaît après la rencontre avec Sarah, violoniste, passionnée, exubérante, lumineuse, théâtrale, dramatique, folle, belle, magnifique, vivante. Vivante, ce mot est repris dans maintes répétitions tout au cours du roman. Car dès les premières lignes, le lecteur sait que Sarah est morte, emportée par la maladie.

La première partie du roman « raconte » donc Sarah, tandis que la deuxième retrace le deuil de la narratrice, qui s'enfuit et abandonne tout, son enfant, son métier, pour se calfeutrer dans un pays, une ville, une maison inconnues.

Et c'est là que ça a fait couac pour moi.

La passion amoureuse est décrite d'une écriture magnifique : on sent bien « la voix » d'un nouvel auteur, d'un véritable écrivain. le texte se lit comme en apnée, j'ai eu l'impression d'être prise dans un tourbillon et de ne plus pouvoir reprendre mon souffle, comme si le livre avait été écrit d'une traite. J'ai aimé cette première partie, cette passion vécue par les deux femmes, même si l'on sent qu'elle sera destructrice …

Elle vient chez moi, dans mon appartement. Elle chuchote quand je lui demande de parler moins fort parce que mon enfant dort à côté. Elle laisse durer, toujours un peu,le moment délicieux du dîner. Elle raconte des histoires. Elle boit son verre de vin en me regardant droit dans les yeux. Elle fume une cigarette à la fenêtre. Et puis elle n'y tient plus, elle s'approche de moi. Elle me respire, elle m'aspire. ça raconte ça: le souffle, le soufre, la tempête.

Par contre, la deuxième partie manque cruellement de crédibilité : la fuite de la narratrice, qui abandonne sa fille , son métier, pour pleurer en Italie sans avertir personne, qui jette son portable, qui se noie littéralement dans un chagrin qui finit par la rendre à moitié folle, ça je n'y ai pas cru. Est-ce mon côté raisonnable ? C'est too much. Rien ne compte dans le livre, sauf Sarah : la narratrice n'a pas de prénom, elle parle de sa fille comme de « l'enfant » (« j'ai déposé l'enfant à l'école » !), comme si rien ni personne n'avait plus de réalité ni de consistance excepté Sarah, si vivante (on le saura, après tant de répétitions lourdes).

Le personnage de Sarah a fini par m'effrayer : elle a un côté « no limit » qui sous-entend la fille qui a un grain. Je n'ai donc pas cru à cette deuxième partie ni à cette fin, j'avais envie de secouer la narratrice, de la sortir de son auto-apitoiement pour qu'elle aille au moins s'occuper de sa fille.

J'en ressors donc mitigée, de ce roman qui, s'il a beaucoup de qualités littéraires (hormis les répétitions), ne m'a pas convaincue tout à fait …
Lien : https://histoiresdenlire.wor..
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