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Critique de Jeanfrancoislemoine


Que dire qui n'ait déjà été dit à propos de ce roman (?) d'une force incroyable porté par une écriture maîtrisée à l'extrême, des phrases percutantes , violentes , effilées comme la lame d'un scalpel , un vocabulaire riche , précis, sans concession .Pour moi , Grégoire Delacourt montre dans ce court ouvrage , toute l'étendue de son immense talent et nous avons besoin de ce type de récit pour nous ouvrir définitivement les yeux sur ces horreurs qui , enfin , en défrayant de plus en plus l'actualité, touchent les consciences et semblent (!) quelque peu les réveiller .Oui , ces atrocités existent , oui les bourreaux sont protégés par des Institutions plus soucieuses de ne pas ébranler les murs qui les soutiennent et de conserver leur pouvoir que de rendre leur dignité aux victimes dont ils ont , et pour toujours , gâché la vie.... grâce à la cécité de la plupart d'entre nous....
Au - delà , je retiens , dans la préface, la remarque de " la dame de Vannes " qui n'a pas souhaité, et c'est son droit , affronter la difficulté humaine de ce livre .Cette dame , c'est toi , c'est moi , c'est nous....Et , oui , c'est comme ça et pourtant , il faudra bien l'affronter cette réalité et tant mieux si elle nous choque .Ça fait partie de la Connaissance . Ne rien vouloir savoir ....Ne se mêler de rien ....
J'ai adoré le conte " Lucas " . Ancien enseignant , ayant côtoyé des jeunes toute ma vie , j'ai fait partie de ces gens dont le métier consistait d'abord à " gagner la confiance des enfants " pour faciliter les apprentissages" et pas pour les soumettre à de telles horreurs....Il n'y a pas que les prêtres, les instits ou les profs ......Le monde est violent et le manque de communication de plus en plus fréquent , jusque dans les familles parfois fragilisées par les difficultés et aléas de la vie ...
Une anecdote pour terminer .Dans le village de mon enfance , nous allions tous au catéchisme, nous faisions tous notre Communion....Notre curé était un brave homme à la " main leste " face à nos facéties...nombreuses et pas toujours très " malines " .
Le dimanche , après la messe , il passait au bar " prendre " un ou deux... pastis " avec les " hommes ", montait sur sa moto et allait manger " le poulet dominical " chez sa maîtresse que tout le monde connaissait et aimait bien...( il se disait même qu'il avait permis à la démographie du village de ne pas s'effondrer....) . Pas très moral tout ça ? D'accord , mais quand même moins traumatisant que " Mon Père " , non ? Les enfants , notre curé , il les respectait , les histoires de grands , c'est autre chose , non ?
A ma connaissance , il n'a jamais été " déplacé " .Vous imaginez la réaction des paroissiens ....et paroissiennes....si tel avait été le cas....
Merci à Grégoire Delacourt de nous aider à ne plus jamais dire " je ne savais pas " , on l'a trop entendue cette phrase ...Moi , j'dis ça , j'dis rien , mais ...je n'en pense pas moins.....
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