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Critique de marina53


Paris, 1965. Alors qu'il participe au 3ème salon international du meuble, Joseph Weismann, commercial en meuble qui dort chez un ami, Lucien, reçoit un appel d'un certain monsieur Weissman. S'il pense d'abord à une blague, il est étonné puis soulagé et ravi d'apprendre que celui-ci appelle de la part de son cousin, un certain Jo Kogan. Ce nom le ramène des années en arrière...
Paris, 1942. Joseph vit avec ses parents, tailleurs de profession, et ses deux soeurs dans le quartier de Montmartre. Cette année-là, une étoile jaune orne les pulls du jeune garçon. En juillet, René Bousquet, poussé par les nazis, donne son accord pour évacuer 40000 juifs. La police française, en échange d'armes, s'engage à rafler uniquement des Juifs étrangers. Prévue pour le 13 juillet, la Rafle aura finalement lieu 3 jours plus tard. C'est ainsi que Joseph et sa famille, comme bon nombre d'autres Juifs, sont conduits au Vélodrome d'Hiver...

Après le film (« La Rafle », de Rose Bosh) et le livre, le témoignage de Joseph Weismann apparaît aujourd'hui sous forme de bande dessinée, sous la coupe de l'écrivain Arnaud Delalande et du dessinateur Laurent Bidot. Au coeur de cet album, Joseph Weismann nous raconte comment lui et sa famille, après des jours passés au Vél' d'Hiv', ont été transférés au camp d'internement de Beaune-la-Rolande. Comment lui, le petit garçon âgé de 11 ans, s'en est enfui tandis que sa famille entière a été déportée à Auschwitz. Ce qu'il est devenu, des années plus tard, et comment il a retrouvé Jo Kogan, l'autre enfant qui s'est échappé avec lui. Ce témoignage, poignant, nous fait revivre, avec force et en parfaite immersion, les horreurs commises, les périodes d'errance, la reconstruction et le deuil difficiles. En tant qu'un des derniers survivants de cette sombre période, Joseph Weismann n'a qu'un devoir, celui de la transmission, qu'un seul espoir, que cela ne se reproduise jamais, et qu'un seul conseil, « N'acceptez pas l'inacceptable ». Alternant passé et présent, le récit d'Arnaud Delalande s'avère très efficace de même que le dessin de Laurent Bidot, semi-réaliste et très encré.
Un album sans nul doute nécessaire et salutaire...
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