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Critique de JeanPierreDalies


Cécile Delalandre est un cas. Contrairement à nombre d'apprentis écrivains besogneux qui pullulent comme autant de candidats à la FB academy et qui s'échinent péniblement à singer la coqueluche du moment généralement américaine, tous ces Céline au petit pied, ces Buko en Chantelle, ces Maurras de pacotille, la Delalandre, elle, continue son chemin, droit devant elle, avec son sourire espiègle d'amuseur public qui se moque de tout à commencer par elle, mais jamais des autres, tant elle est gourmande avide des autres et de la vie, autant que des arts, en quête permanente d'un texte, d'un tableau d'une musique qu'elle nous offre en partage. Et lorsqu'elle s'est gavée à satiété de cette pâte humaine dont elle est si friande, elle retrouve son goût profond de la solitude, se retire dans son monde, sa forêt, et elle écrit. Des textes, qui lui ressemblent. Et comme la Delalandre ne ressemble à personne, ses textes ne ressemblent à rien de connu. Bien sûr on peut tenter de lui trouver des affinités. Comme Lewis Carrol ou encore Boris Vian, elle nous fait d'emblée pénétrer dans son univers, un monde étrange, peuplé de créatures très réelles ou bien imaginaires. Et puis il y a le style, incomparable. par son vocabulaire 3 ou 4 fois plus riche que celui de n'importe qui d'un peu cultivé mais surtout par la manière dont elle joue avec les mots, avec leur sens et avec leur sons, avec les images, les odeurs, le toucher qu'ils évoquent, sollicitant non seulement notre cerveau par leur télescopage, mais tous nos sens dans une fête paysanne, sensuelle et parodique, somme toute baroque. C'est du Brueghel du Bosch ; il ya du surréalisme mais un surréalisme qui a pris de la chair et des tripes et qui pourtant peut traverser des paysages que balaient un vent glacial (Hopper, De Staël). Et elle nous sert cela en vaste louchée de tripes, qu'il faut déguster lentement, parce qu'en trois mots elle nous campe tout un univers.
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