Du crépuscule à l'aube, Tess reluit de lui. Depuis son Raoul, elle a l'heure frémissante. Ce Mardredi matin, la douche presse la pomme qui jute un filet d'eau glissant entre ses cuisses. Le savon citronné limonade sa peau et confise son fruit d'un sucre qui dit oui. La mousse sur son sein pétille de frissons, elle attrape sa serviette, il est temps de sortir.
Elle enfourche son galop et part vers sa lande où paissent ses espoirs sur le buis de ses doutes. Sa lande c'est son Raoul qu'elle chevauche chaque jour sur un sentier qu'elle cache dans ses pluies d'illusions.
(Tess et Raoul, Son galop sur la lande)
Ce soir la lune a pris ses RRT, c'est la Vénus qui bosse. Tess en a profité pour grimper sur les toits et s'asseoir sur le rebord d'une cheminée. Bien calée sur sa brique, son cœur a la trique. L'automne, la nuit et lui, elle exulte.
En bas, la ville, le monde. En haut, Vénus et elle. Quoi de mieux que le toit pour mieux jouir de lui ! Son Aphrodite est pleine, ne sait plus où verser.
L'ardoise des toitures bleuit ses yeux et le vent sec flagelle voluptueusement sa peau qui goutte de lui. Vénus la jalouse et s'amuse à laper le suc de ce si fol amour. Mais l'antre de Tess est si gonflée de lui que ça ne suffit pas à en vider le miel.
(Tess et Raoul, Lui)