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Critique de joellesence


- Pourquoi ai-je tant aimé ce livre ? Sans doute parce que je partage avec Athénaïs Mialaret (future Mme Michelet) beaucoup de points communs : elle fut abandonnée dès sa naissance aux soins d'une nourrice (c'est ce qu'on faisait à l'époque dans les familles bourgeoises), reprise sans raison (c'est ce qui sembla à Athénaïs) par des parents inconnus, dont une mère non aimante et même cruelle et violente. Puis Athénaïs aima les animaux (à poils et à plumes) toute sa vie passionnément. Puis elle aima l'étude et l'écriture au point de se confier, toute jeune femme, à un écrivain célèbre (mon Dieu, que de points communs avec mon humble personne !). Et puis Athénaïs n'eut qu'un enfant qui mourut vite et fut elle-même L'ENFANT vénérée de Jules Michelet, homme brillant et admiré, père des historiens français. Il était nettement plus âgé qu'elle (elle avait adoré son père qui la protégeait des cruautés de sa mère) et il l'adorait au point de combattre bizarrement la froideur (et même la douleur) sexuelle de sa femme. Il l'étudiait, étudiait son sang, ses selles… Oui, étrange me direz-vous, mais ces deux-là en furent comme les deux doigts de la main. Quand Athénaïs se mit à écrire sur les sciences naturelles, Michelet s'empara de son manuscrit et le remit au propre, à son goût à lui. Athénaïs, jeune et très aimante, se laissa faire, quitte à se rebeller beaucoup plus tard. Les prémisses de la libération féminine se faisaient jour, Athénaïs n'y fut pas complètement insensible. Elle essaya de tempérer les relations orageuses avec les enfants d'un premier lit de Michelet, mais ce fut difficile et douloureux. On mourait beaucoup de la tuberculeuse à cette époque et la fille de Michelet en mourut. Naturellement, violemment anti-clérical et proche des socialistes,Micheletfut ami avec des personnes telles que Lamartine et Quinet. C'est dans cette admiration immense qu'Athénaïs vécut une grande partie de son existence avec cet homme étonnant. Même à la mort de Michelet, Athénaïs reprit la plume POUR LUI. La fin de la vie d'Athénaïs fut éclairée par ses relations amicales avec le jeune sculpteur Bourdelle. C'est peut-être ce qui m'a un tout petit peu frustrée à la fin de ce livre épatant, c'est le peu de choses qui est dit sur Bourdelle et Athénaïs.
Il est heureux qu'Isabelle Delamotte (après son livre sur la petite Jeanne, maîtresse de Zola) nous ait fait faire la connaissance de cette dame méconnue. C'est un livre très agréable à lire, d'une écriture fluide, et on y apprend des tonnes de choses (par exemple sur les Révolutions de 1848, au moment où Athénaïs se trouvait à Vienne, gouvernante des enfants d'une princesse autrichienne).
A LIRE pour l'histoire (l'histoire d'une femme du XIXè siècle), pour l'Histoire (l'Histoire avec un grand H), pour les chats qui traversent ces pages…

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