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3.89/5 (sur 39 notes)

Biographie :

Titulaire d'un doctorat de littérature française, Isabelle Delamotte fait partie du groupe de recherches sur Émile Zola et le naturalisme à Paris-III.
Son travail porte sur les rapports entre médecine et littérature au XIXe siècle. Elle a publié en 2003, aux éditions La Différence, Le Médecin des dames.

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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
- [...] Tout de même, vous êtes un personnage de roman, Jeanne !
Cette dernière remarque déclencha chez la jeune fille un rire clair.
- Pas des vôtres, j'espère !
- Mais si, il y a de beaux portraits de jeunes filles dans mes livres, vous ne les avez pas tous lus !
- J'ai lu Nana !
Zola se mit à rire à son tour.
Tenez, vous êtes une méchante fille. Il faudra que vous lisiez mon dernier roman, Le Rêve, vous verrez ! Et puis, il y a Miette, Denise ...et Pauline Quenu ! Des jeunes filles orphelines, comme vous, courageuses, comme vous...
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Avec angoisse, elle le vit prendre sa documentation, ses notes, ses écrits, s'installer à sa table de travail avec tout cela. Un matin, il lui dit, presque fièrement :
- Tu vas être contente : je suis en train de refondre ton livre !
Cette fois, elle comprit . Trompée, évincée, dépouillée ! Son mari lui volait son travail, sa pensée, pour se l'approprier. Elle se sentait comme une mère à qui on arracherait son enfant pour en faire don à un autre.
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Elle avait investi son père de tout ce qui lui avait manqué (...) Mais ce trop-plein d'amour la soumettait à l'angoisse d'un vide plus terrible encore. Pour la première fois, la peur de la mort s'infiltrait dans son âme d'enfant. De plus en plus souvent, elle se dérobait aux baisers de son père et contenait les siens, comme si retenir les signes d'amour pouvait modérer l'amour lui-même et affaiblir la douleur, peut-être pas si lointaine, de l'inexorable séparation. La figure paternelle, bonne, juste, rassurante et aimante qu'on lui avait transmise de Dieu, correspondait exactement à celle d'Yves Mialaret. Dieu le Père, ou Dieu mon père... Mais le culte devait s'accomplir à travers des gestes concrets, et Athénaïs se mit à vénérer comme des reliques... les chaussettes paternelles (...) Elle réclamait de les repriser, quitte à agrandir elle-même les trous pour justifier sa tâche, et les serrait dans ses mains en les embrassant voluptueusement.
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Jeanne ne pouvait que se sentir bouleversée par l'hommage superbe qui lui été rendu à travers le dernier volume des "Rougon-Macquart". Et elle l'était. Mais ce roman lui faisait peur. Sa lecture lui avait aussitôt fait entrevoir ce qu'il pouvait avoir de blessant, de terrible pour Alexandrine, et elle n'était pas surprise de l'intensité de sa fureur et de sa douleur. Ce livre l'effrayait aussi par ce qu'il dévoilait de sa vie intime et secrète, et même si une poignée seulement de lecteurs pourrait superposer Jeanne et Clothilde, elle se sentait mise à nu; sa pudeur et sa discrétion en souffraient.
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Plus elle connaissait l'oeuvre de l'écrivain, plus elle retrouvait son père. Par exemple, dans Le Peuple, Michelet protestait contre "la barbarie de l'homme qui méconnaît, avilit, qui torture son frère inférieur (...)" et il rêvait d'une cité qui donne des droits aux animaux. M. Miliaret avait tenu les mêmes propos ! Il avait aussi défendu des idées très proches sur l'éducation... Bien souvent, les écrit de l'historien faisaient écho aux paroles de son père.
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Émile revint, ébloui par son succès et n'aspirant qu'à retrouver dans l'intimité de ses "trois enfants chéris". L'ombre et la lumière. Jeanne vivait elle aussi les deux faces de cette alternance, l'une dans son quotidien, l'autre dans ses rêves. Elle ne voyait que quelques intimes et ne se frottait souvent à la vie sociale que par procuration, par ce que lui en apportaient les Alexis, quelques amis, sa famille, les journaux.
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Seuls les animaux, les chats en particulier, lui avaient fait découvrir la sensualité. Plonger ses doigts dans une fourrure féline, tenir un chat dans ses bras et sentir les vibrations de ses ronronnements contre son cou ; fourrer son nez sous les plumes d'un oiseau et s'enivrer de son odeur forte et chaude ; voilà quelles avaient été ses seules expériences de sensualité.
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L'intimité entre Athénaïs et le bouvreuil prenait la forme d'une sensualité quasi amoureuse. Un matin, elle plaça une fraise sur sa main et mit celle-ci devant son menton. En quelques sauts, le passereau vint se poser sur ses doigts et piqua le bec dans le fruit. Athanaïs put alors poser ses lèvres sur la petite tête, puis sur le cou où elle déposa de petits baisers. L'oiseau abandonna sa fraise pour saisir doucement ces lèvres aimantes dans son bec. La jeune femme éprouva alors un plaisir immense qu'elle n'aurait su qualifier...
(...)
- Tu rougis pour un baiser à ton oiseau ! Ma chère mie, ce sont là privautés bien innocentes.
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Tout se passa très vite. Rendez-vous , entrevue avec les patrons d'Antoine. Avoir fait son apprentissage chez les Titreville était déjà un gage de qualité. Un excellent certificat, une élégance discrète doublée d'une allure sage et sérieuse achevèrent de convaincre les employeurs du jeune homme que la demoiselle pourrait bien convenir à leur cliente. Nouveau rendez-vous, nouvelle entrevue et grande émotion pour Jeanne. La dame, la riche bourgeoise à l'allure sévère mais qui l'avait regardée avec bonté, s'appelait Alexandrine Zola, Madame Emile Zola.
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Si l'imagination romanesque galope en matière de médecine des dames, c'est que le médecin cristallise les rêves masculins de possession et de domination sexuelle de la femme, comme un appel venu du fond des âges d'une sexualité brutale et violente ; comme un retour aux intincts primitifs que tentent d'éloigner les garde-fous dressés par la civilisation et l'éducation. Les fantasmes s'enracinent d'autant plus profondément qu'ils sont nourris par la séparation que la société entretient entre les hommes et les femmes.
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