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Critique de jeandubus


Les ébouriffés

In extremis je livre mon commentaire sur ce livre reçu par le truchement de masse critique et que du coup je me suis astreint à lire deux fois vu que d'autres ouvrages m'avaient retenu ce mois de février.

Assurément nous rentrons dans la période commémorative de mai 68 et ce bouquin comme bien d'autres vont s'installer dans la brèche. Encore faut-il avoir matière à faire un livre.

Philippe Delannoy entre autre auteur d'une biographie de Gabriel Matzneff et Cyrille Collard sulfureux déviants (je plaisante), nous propose ici une sorte de biographie de son adolescence qui est malheureusement en léger décalage avec les « évènements » comme on les appelait en plein feu de l'action. Puisqu'il est bêtement né en 1956.

N'osant pas parler à la première personne sans doute par fidélité à sa mémoire défaillante (il avait douze ans en 1968) il nous conte donc l'histoire plutôt insipide d'un garçon arrivé comme un cheveu sur la soupe, de Lyon à Saint Brieuc,( Son père prétendait alors y vendre des ordinateurs – engins occupant des mini hangars, à qui, comment ?- , et sa mère trouvait que les coques et crevettes sentaient mauvais….) de ses années en collège religieux ( en externat, donc sans grand risque pour ses petites fesses) de ses états d'âmes , de son absurde admiration pour Georges Pompidou ( à douze ans !!!), de sa difficulté à s'intégrer à la Bretagne et à Saint Brieuc parfaitement décrit comme le village d'Astérix, les voyages et les héros en moins.

Si on pardonne les anachronismes et les imprécisions, on s'insurge sur le fait qu'il se complait avec nostalgie dans ce monde de bouseux, coincés, cathos, bourgeois étriqués jeunes ou vieux qui font son monde et qu'il accepte sans sourciller sauf à discuter parfois comme un homme avec certains parents dévoyés anarchistes ou adultérins. de gauche ou de droite, ce microcosme égoïste et malveillant, niant le concept même de nation française ne connait rien d'autre que les curés et les maisons cossues, ignore tout du remue-ménage national qu'il considère comme typiquement et spécifiquement parisien.
(eh oui déjà)
Pas de pauvres, pas d'agriculture, pas de pêche ni même d'océan. Rien.

Côté distraction, bières et vélo, musique de jukebox. Coté sexe, néant et rejet désabusé des filles sottes et prétentieuses des écoles religieuses voisines. Une petite branlette page 310 et puis s'en va. ( Matzneff et Collard doivent bien rire de tant d'hypocrisie) et à 17ans François (P. Delannoy) « encore trop jeune pour concevoir ce que signifiait ne plus être » ultime phrase du roman page 335 soit 25 pages après l' « acte » nous laisse en plan sans autre explication que cette phrase sans queue ni tête qui a tant séduit les éditions du rocher que je remercie malgré tout pour cette (double) lecture.

Tout laisse supposer cependant qu'il n'a pas fait carrière à Saint Brieuc à moins d'y avoir ouvert la crêperie Saint François.

Ebouriffant.


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