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EAN : 9782268096483
340 pages
Les Editions du Rocher (10/01/2018)
2.4/5   5 notes
Résumé :
Au coeur des années 60, le jeune François et ses parents emménagent à Saint-Brieuc. Le Général de Gaulle est président de la République et Georges Pompidou, Premier ministre. Arpentant les rues de la ville ou profitant d'une virée familiale en bord de mer, François prend goût à sa nouvelle vie. L'adolescence recèle de nombreux charmes et promesses. Avec ses camarades, ils forment une petite bande qui n'est pas insensible à l'art et à la politique. Les échos de mai 6... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Lors de la dernière Masse critique, quand le moment du choix fut venu, j'ai pensé que je devais choisir un livre d'un auteur de langue française (ainsi j'évitais la mauvaise surprise d'une traduction foireuse), pas trop jeune (je voulais exclure un premier roman).
C'est ainsi que j'ai coché deux livres (je fais toujours une sélection très serrée).
Je ne vous parlerai pas de celui que je n'ai pas reçu (forcement), mais du roman publié aux éditions du Rocher, écris par Philippe Delannoy.
"Quand j'ai connu Philippe Delannoy, il était à peu près le même qu'aujourd'hui : grand, blond, secret, bourru."
C'est par ces mots de Patrick Besson, extrait de son livre "Mes vieux papiers" que j'ai découvert Philippe Delannoy. Si les mots "secret" et "bourru" avaient tout pour me séduire, en allant consulter sa biographie je me rendis compte que je pouvais y rajouter le mot "discret". J'avais tout ce que j'aime chez un écrivain.
Babelio, lors de la dernière opération masse critique m'a offert son dernier roman : Les ébouriffés.
Après l'Espagne de "Las Palmeras", Philippe Delannoy revenait sur les lieux de sa jeunesse à Saint Brieuc.
Une jeunesse à Saint-Brieuc sous Pompidou. Tel est le sous titre de cette autofiction. C'est en effet Philippe Delannoy que l'on retrouve sous les traits de François, l'élève d'une école privée, au tout début du roman et qui entrainera le lecteur dans une ballade au coeur de la ville bretonne.
Je n'ai pas vécu à Saint-Brieuc et pourtant par la magie des mots, Philippe Delannoy à travers ce roman m'en a donné l'illusion. J'ai reconnu les lieux, les gens, les odeurs de cette ville. J'ai reconnu le pâtissier de la rue Glais-Bizoin, Madame Gueymeur qui vendait des chapelets d'oignons d'Yffiniac sur la place de la poste, la crêperie proche du jardin des promenades, la librairie de la rue Gouenot, les deux soeurs bigotes de la rue Chateaubriand, ils étaient bien tous à leur place, bien vivants.
Clarks aux pieds, veste afghane en chèvre retournée, pantalon brodé à pattes d'éléphant j'ai traversé les années Pompidou. Alors que les parents feuilletaient Jour de France, Nous-Deux, ou Ouest-France les plus jeunes se partageaient Salut les copains en écoutant Sheila, Dick Rivers, Eddy Mitchell ou Johnny Hallyday. Si l'on était plus politisé il fallait ouvrir le quotidien Libération, première formule, ou Charlie Hebdo pour lire chaque semaine la chronique de François Cavanna. C'était encore mieux en écoutant Léo Férré (Y'en a pas un sur cent et pourtant ils existent), Henri Tachan ou Maurice Fanon.
Pour les plus bretonnants il restait Gilles Servat et Glenmor.
Vous avez lu La Gloire de mon père, le Château de ma mère ? Je sais que je fais une comparaison osée, je sais que les cigales ne séjournent pas en Bretagne (quoique bientôt...), cependant Philippe Delannoy me fait penser à Marcel Pagnol par le style, bien que plus ironique, presque désabusé : "Tant de gens ont sur les lèvres un amour qui n'existe pas dans leur coeur".
Là où Patrick Besson voit un homme bourru, je vois surtout un homme lucide à qui on ne la fait pas. Ses premières amours d'adolescent ne sont pas un chant lyrique plein d'enthousiasme. Il veut en rire, préférant la dérision.
Philippe Delannoy est un auteur qui ne laisse pas indifférent. À chaque page il surprend le lecteur par sa facilité à l'entraîner avec lui dans le monde qu'il veut dévoiler. C'est subtil, fin. Parfois il laisse traîner une phrase que seuls quelques initiés peuvent comprendre. Une passerelle de complicité que l'on traverse avec bonheur.
Une belle découverte que je dois à Babelio ainsi qu'à Laurence Angebault la responsable promotion littérature des éditions du Rocher. Un grand merci à eux.
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Le sous-titre "Une jeunesse à Saint Brieuc sous Pompidou" résume à lui seul tout le livre.
Les thèmes principaux du roman sont là... Saint-Brieuc et la Bretagne ; Pompidou, la politique et les années 60 ; l'enfance et l'adolescence de François et de ses amis (Les ébouriffés).
Comme beaucoup d'adolescents, ils déambulent dans Saint-Bireuc, se posent dans un bar en discutant, en se disputant.. aujourd'hui anar', demain royaliste... chacun ses affinités, chacun ses idées... des idées aussi incertaines et ébouriffées que leurs coiffures.
Les jupes des filles racourcissent quand les cheveux des garçons rallongent, les uns et les autres essayent de paraître libérés. C'est doublement l'époque (adolescence et mai 68) où on refait le monde.
Pendant ce temps les parents consomment... téléviseurs, réfrigérateurs, aspirateurs... sans encore abandonner les postures d'hier.

Pour moi qui ai connu cette époque, presque au même âge mais à l'opposé géographiquement, l'évocation de tout ce qui se faisait, s'achetait, se chantait, se lisait dans ces années-là, m'a offert un gentil coup de nostalgie.
Un bon moment, vraiment ! J'en remercie Babelio et les éditions du Rocher.
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Je viens de le terminer à l'instant et j'avoue que je ne sais trop quoi en dire.
Je n'ai que trois ans de plus que Philippe Delannoy, je pense donc être en mesure de comprendre de quoi il parle quand il relate cette époque de sa jeunesse qui se trouve avoir, également, été la mienne. Je suis pourtant passée complètement à côté de ce roman.
J'ai eu le sentiment de quelque chose de pas abouti, de survolé. On va de petites saynètes en petites saynètes, souvent insignifiantes, parfois même un peu confuses, si ce n'est mal construites, et le tout donne un ensemble assez décousu.
En conclusion, je n'ai ni aimé ni détesté et je ressors de cette lecture sans émotion d'aucune sorte.
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Les ébouriffés

In extremis je livre mon commentaire sur ce livre reçu par le truchement de masse critique et que du coup je me suis astreint à lire deux fois vu que d'autres ouvrages m'avaient retenu ce mois de février.

Assurément nous rentrons dans la période commémorative de mai 68 et ce bouquin comme bien d'autres vont s'installer dans la brèche. Encore faut-il avoir matière à faire un livre.

Philippe Delannoy entre autre auteur d'une biographie de Gabriel Matzneff et Cyrille Collard sulfureux déviants (je plaisante), nous propose ici une sorte de biographie de son adolescence qui est malheureusement en léger décalage avec les « évènements » comme on les appelait en plein feu de l'action. Puisqu'il est bêtement né en 1956.

N'osant pas parler à la première personne sans doute par fidélité à sa mémoire défaillante (il avait douze ans en 1968) il nous conte donc l'histoire plutôt insipide d'un garçon arrivé comme un cheveu sur la soupe, de Lyon à Saint Brieuc,( Son père prétendait alors y vendre des ordinateurs – engins occupant des mini hangars, à qui, comment ?- , et sa mère trouvait que les coques et crevettes sentaient mauvais….) de ses années en collège religieux ( en externat, donc sans grand risque pour ses petites fesses) de ses états d'âmes , de son absurde admiration pour Georges Pompidou ( à douze ans !!!), de sa difficulté à s'intégrer à la Bretagne et à Saint Brieuc parfaitement décrit comme le village d'Astérix, les voyages et les héros en moins.

Si on pardonne les anachronismes et les imprécisions, on s'insurge sur le fait qu'il se complait avec nostalgie dans ce monde de bouseux, coincés, cathos, bourgeois étriqués jeunes ou vieux qui font son monde et qu'il accepte sans sourciller sauf à discuter parfois comme un homme avec certains parents dévoyés anarchistes ou adultérins. de gauche ou de droite, ce microcosme égoïste et malveillant, niant le concept même de nation française ne connait rien d'autre que les curés et les maisons cossues, ignore tout du remue-ménage national qu'il considère comme typiquement et spécifiquement parisien.
(eh oui déjà)
Pas de pauvres, pas d'agriculture, pas de pêche ni même d'océan. Rien.

Côté distraction, bières et vélo, musique de jukebox. Coté sexe, néant et rejet désabusé des filles sottes et prétentieuses des écoles religieuses voisines. Une petite branlette page 310 et puis s'en va. ( Matzneff et Collard doivent bien rire de tant d'hypocrisie) et à 17ans François (P. Delannoy) « encore trop jeune pour concevoir ce que signifiait ne plus être » ultime phrase du roman page 335 soit 25 pages après l' « acte » nous laisse en plan sans autre explication que cette phrase sans queue ni tête qui a tant séduit les éditions du rocher que je remercie malgré tout pour cette (double) lecture.

Tout laisse supposer cependant qu'il n'a pas fait carrière à Saint Brieuc à moins d'y avoir ouvert la crêperie Saint François.

Ebouriffant.


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C'est un livre que j'ai trouvé dans une boîte à livres. Il ne m'a pas emballée. Il parle de jeunes de saint brieuc sous la présidence de Pompidou. le roman est construit de saynètes en saynètes qui se suivent et nous donne un ensemble que je trouve décousu. Il nous nomme plus les rues et lieux de saint brieuc que de la vie et les émotions des adolescents de cette époque.
Je ressors déçu de cette lecture qui a des anachronisme et en décalage avec les événements qu'il ne peut avoir vécu vu son âge. Heureusement que ce n'est pas un livre que j'ai acheté!
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Pour l'an 2000, les prévisionnistes promettaient le métro dans un tube à vide, le train sur coussin d'air, des pilules pour remplacer les repas, des villes lunaires, des villes sous-marines. Le tramway passait pour un moyen de transport ringard digne des films de Charlie Chaplin.
La carte à puce, le micro-ordinateur, les téléphones portables, Internet ? Les prévisionnistes prévoyaient tout sauf l'essentiel. Mieux encore : un expert en aéronautique affirmait qu'en 1980, cent cinquante avions supersoniques Concorde sillonneraient le ciel. Un éminent professeur de sciences politiques soutenait qu'il était impossible de gouverner avec une Assemblée de droite et un Sénat de gauche ; un étudiant, inspiré, qui serait venu lui parler de la possibilité d'une cohabitation entre un Président de gauche et un Premier ministre de droite aurait pu regagner sa chambre à la cité universitaire.
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Chaque jour, à l'heure du goûter, Jacques Chancel, à l'antenne de France Inter, interviewait des artistes dont le nom était connu de tous. A les entendre, le succès était le produit de la chance et du travail. Les journalistes semblaient quant à eux croire que les vies des laborieux étaient éclairées par des stars menant une existence entre ciel et terre : Yves Montand, Simone Signoret, Alain Delon, Romy Schneider, Charles Aznavour...Des êtres si brillants, loués, enviés, si écoutés, que ne pas être leur semblable signifiait aux auditeurs qu'ils avaient laissé passer leur chance, peut-être même avaient-ils totalement raté leur vie. Si une "étoiles" venait à s'éteindre, le public en prenait pour des jours d'émissions endeuillées. Certaines personnes, constellées d'idioties, se sentaient plus affectées par la mort d'une célébrité, qu'elles croyaient connaître, que par le décès d'un parent, qu'elles ne connaissaient que trop.
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Et Brigitte Bardot portait le col mao. Les aliénés couraient derrière les mini-jupes, les collants, les Beatles, les Kings, les Rolling Stone, s'enivraient de mots anglais, hard, soft, in, out, show-biz, look, cool, et s'emparaient du téléphone. Les gens de peu quittaient la survie et découvraient le mode de vie. Les pauvres osaient parler de standing. Ils investissaient plusieurs mois de salaire dans l'achat d'une voiture, s'endettaient dans l'acquisition des gros appareils ménagers ; les plus nantis, grâce à l'emprunt, devenaient propriétaires de leur logement ; tous rêvaient de partir en voyage. Les fortunés n'avaient pas assez des douze mois de l'année pour visiter leurs propriétés, ni d'une vie entière pour dépenser leur argent.
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Dans l'intervalle, l'honneur de Mme Pompidou avait été lavé. On a étouffé l'affaire, affirmait tante Marie-Jeanne, qui semblait tenir à ses danseuses nues sous le tutu. Mme Pompidou n'était sans doute pas aussi coupable que certains avaient voulu le faire croire, néanmoins, il n'y avait pas de fumée sans feu. Et puis n'avait-elle pas été bien légère en fréquentant des milieux peu recommandables lors de ses vacances à Saint-Tropez. Selon tante Marie-Jeanne, une femme honnête, une vraie femme honnête, reprit tante Marie-Jeanne, passe ses vacances à Plestin-les-Grèves en bottes bleues et ciré jaune !
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Ces jeunes désenchantés voulaient tout et ne croyaient plus en rien. Leurs parents les avaient conçus au sortir de la guerre sur des valeurs qui étaient caricaturées sous Pompidou. Eux, tentaient de se grandir en professant des idéaux généreusement imprécis : abolition des races, des frontières, des pays, des cartes d'identité, des morales, des religions. "Imagine", la chanson de John Lennon, résumait le programme.
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