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Critique de BazaR


Cela fait sept ans qu'il me reste à lire le roman Nova pour terminer le recueil Chants de l'espace de Samuel R. Delany. Dingue d'attendre si longtemps, mais je l'explique en me disant que je l'avais lu il y a très longtemps et avait conservé un bon ressenti.

Eh bien j'ai probablement encore plus apprécié cette fois ci. Lire Delany, c'est entrer définitivement dans un univers exotique, érudit et baroque.
Ici, l'objectif à attendre – tout grandiose qu'il soit puisqu'il s'agit de pénétrer dans un soleil devenant nova – et le contexte géopolitique et économique lié à cette entreprise ne sont pas les plus importants éléments du roman. C'est avant tout une histoire d'hommes et de femmes tous aussi étonnant les uns que les autres. L'analogie peut être osée, mais la peinture des particularités des personnages me rappelle celle des films de Jean Pierre Jeunet : Sebastian qui traine son volatile comme un pirate, Tyÿ sa compagne qui interprète les tarots, tous les deux s'exprimant un peu comme Yoda. Les deux jumeaux, l'un black l'autre albinos, qui termine chacun les phrases de l'autre, le grand Katin si érudit et intellectuel qui espère un jour écrire le roman du millénaire et la Souris, ce Romanichel qui joue magnifiquement de la syrinx, cet instrument qui joue sur tous les sens. Ils forment l'équipage du capitaine Lorq von Ray, richissime industriel des Pléiades et pilote spatial de course, engagé dans une inimitié mortelle avec Prince et sa sublime soeur Ruby.

Ce roman est aussi une ambiance. Un univers électromécanique où chacun est doté de douilles aux poignets et à la nuque pour brancher des appareils via des câbles qui rappelle Matrix. Un univers où l'on côtoie aussi bien les pécheurs de vallées à l'atmosphère létale que les gens de la haute société. Delany aime bien montrer le contraste des castes.

En ces temps de confinement, Delany m'aura fait voyager avec une sacrée bande de compères. C'était très bienvenu.
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