Où le sang nous appelle

Ouvrage intéressant de Chloé Delaume qui procède à un renouvellement de la forme autofictionnelle qui prend l'allure ici d'une production collective. Écrit conjointement avec Daniel Schneidermann, le texte présente en effet deux styles différents au sein d'une même oeuvre présentée comme une autofiction. le style journalistique de Schneidermann vient ainsi faire écho à l'écriture morcelée de Delaume.

Ce récit à quatre mains permet de penser le « je » et le « nous » selon un collectif et non plus seulement selon une vision unique subjective : « Se réunir, lutter ensemble pour modifier le réel ; nier l'individu même. le Moi se disloque, le Je est nié. Être au plus près de quelle parole, par le collectif être pensé. ». L'autofiction collective permet en effet de remettre en question toutes les critiques trop souvent adressées aux formes autobiographiques comme celle de l'égocentrisme.

Un texte intéressant qui permet d'analyser la dimension expérimentale de l'écriture de l'auteure dans un autre contexte mais qui demeure toutefois un peu moins percutant que ses autres récits.