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Critique de 5Arabella


Publié en 1904 en Italie, ce roman est traduit dès l'année suivante en français ; il est toujours accessible dans une récente réédition aux éditions Cambourakis.

Nous sommes en Sardaigne rurale. Une jeune fille, Oli, succombe au charme d'un beau paysan, qui est déjà marié. Lorsqu'elle est enceinte, son père la chasse, et elle trouve refuge auprès d'une parente du père de son enfant. Elle finira par partir, en abandonnant son fils, Anania. L'enfant sera élevé au foyer de son père, l'épouse de ce dernier, sans enfants, se prenant d'affection pour lui. Très doué pour les études, il sera soutenu financièrement par le riche patron de son père, ce qui lui permettra d'aller à l'université. Il deviendra amoureux de la fille de son bienfaiteur, Margherita  et un mariage devient possible. Mais Anania n'a pas oublié sa mère, et la cherche, pensant la trouver dans des femmes sardes dont il croise le chemin.

C'est vraiment une très belle prose, poétique, travaillée, riche de rythmes et de sensations. La manière de créer des personnages, ainsi que l'ambiance de la Sardaigne, des paysages, de la nature, mais aussi des mentalités, est très maîtrisée. J'ai été un peu moins convaincue par une partie du récit, quelque peu vieilli sans doute maintenant, avec une morale d'un autre âge. Mais cela correspond à une époque, à la description de ce monde disparu maintenant mais qui a existé pendant des siècles.

C'est le premier livre que je lis de Grazia Deledda, et il me donne la sensation que l'auteure est une extraordinaire styliste, qu'elle sait rendre les beautés de son île d'origine, sa nature, ses climats, son état d'esprit à la perfection, mais j'ai été moins convaincue par son art de la narration, qui est presque d'une certaine manière secondaire, presque comme quelque chose d'obligé pour parler d'un lieu, d'une culture, d'un peuple. Il y a des sortes de sauts dans le récit, sans véritable transitions parfois par exemple. J'ai un peu regretté que le livre n'ait pas plus joué sur une forme de fatalité, tragédie, qui étaient en germe, qui auraient été logiques, mais qui finalement se dissolvent un peu au fur et à mesure. Mais il y a des passages magnifiques, et la belle écriture fait que l'on suit jusqu'au bout le chemin d'Anania avec intérêt et plaisir.
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