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Critique de Maldoror


VOLUPTÉ [vɔlypte] n. f. (lat. voluptas). 1. Plaisir sensuel, intense et raffiné ; vive jouissance, délectation : boire avec volupté. 2. Plaisir sexuel. 3. Caractère sensuel, lascif de quelque chose : la volupté d'une danse.


Malgré le contexte des célébrations du moment, "tranchée d'Arenberg" ne signifie pas qu'il s'agit d'un livre de plus sur la guerre de 14-18. Même si on n'y connaît rien en vélo, on s'en doute un peu. Ne serait-ce parce que celui qui associerait la "grande guerre" et ses horreurs à des voluptés, même sportives, ferait montre d'un esprit on ne peut plus démoniaque ou, au mieux, complètement masochiste qui ne ferait que renforcer la pertinence du classement de "Cinquante nuances de Grey" dans la même catégorie que "T'choupi reçoit une fessée" !

Toutefois, à un degré différent, on ne peut pas exclure totalement le masochisme. Car associer dès le titre la notion de volupté et la "tranchée d'Arenberg", partie pavée du parcours de la course de vélos Paris-Roubaix, également surnommée "l'enfer du Nord" par les "forçats de la route" que sont les cyclistes, n'est peut-être pas si innocent que cela.

En tout cas, le mot "sport", lui, est bien celui qu'il faut retenir comme majeure du bouquin. Et plus particulièrement une collection d'instants sportifs.
Ceux-ci ne sont pas forcément historiques ou remarquables, mais toujours perçus sous un angle très personnel, et offrent le plus souvent une vision filtrée et décalée du sport. Cette profusion d'anecdotes, déconnectées les unes des autres et toutes racontées sur deux petites pages, ainsi que la variété des situations, des époques, des activités, des héros, veulent exprimer tout l'amour de l'auteur pour le sport et les aventures humaines associées, et ainsi tentent d'esquisser tout cet univers humain de l'effort et de la conquête physiques en un panorama très impressionniste.

Mais dans tout ceci, finalement la volupté manque. En effet, les deux pages par histoire ne permettent pas à celle-ci de pouvoir y glisser suffisamment de plaisir et de sensations pour être au rendez-vous des promesses du titre. Résultat l'émotion passe mal, n'arrive pas à se diffuser (peut-on parler d'onanisme littéraire pour de telles voluptés non partagées ?). C'est probablement dû à des textes trop courts ! Car une certaine idée de la volupté paraît difficilement compatible avec la rapidité, la synthèse, le global.

Finalement, l'explication serait peut-être à chercher dans la proposition d'une approche stoïque du sport (on est là pour en baver scrogneugneu !) et du texte (deux pages et pas une de plus !). Et les voluptés proposées seraient celles résultant de l'atteinte de cet idéal !? Mouais… Mais, au bout du compte, c'est pas très jouissif !
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