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Critique de EvlyneLeraut


Un parfum d'herbe coupé
Nicolas Delesalle
Edition Préludes
Merci à toute l'équipe du Prix Relay des Voyageurs et à Babelio pour l'envoi de ce livre éblouissant.
Nicolas Delesalle signe un premier roman de Maître. Un parfum d'herbe coupée, sans cesse renaissante, fibre de Regain de Giono en modernité délicate et juste. le style hautement littéraire aux « Préludes » de mots aboutis enchante le lecteur qui dévore « herbivore » les promesses d'un écrivain au devenir certain.
Page 14 : Une des plus belles pages :
« ça faisait cinq ans qu'il souffrait de la maladie d'Alzheimer. Sa mémoire était un paquet déchiqueté après Noël, les enfants Alzheimer s'étaient barrés avec le cadeau. »
Comment résister face à une telle puissance verbale ? Nicolas Delesalle nous conte sa vie, celle des siens, hymne fabuleux, respectueux, qui fait l'envol des pages plus vite les unes que les autres, pour assister au lever du parfum de l'herbe coupée.
Page 60 : « Je crois toujours plus fort à ce que je ne comprends pas. »
Nicolas Delesalle, narrateur aux habits mémoriels, aux sens habillés des souvenirs, conjugue le temps passé et le présent dans une sociologie intelligemment tournée vers l'existentialisme.
On rit, pleure, annote les phrases sublimes, poétiques, douloureuses parfois mais si vivantes. On lève les yeux, regard sur ce passage où l'enfance quitte la rive du narrateur.
Page 77 : « Je n'ai plus peur de la respiration lourde de Raspoutine, des crac que font les marches, de la lumière, en haut qui pourrait s'allumer. Il me semble que je viens de devenir quelqu'un qui ressemble à l'homme, une chose s'est brisée dans la banquise de mon enfance. »
Les paraboles lumineuse, symbiose de l'image sur le ressenti de Nicolas Delesalle, sont des morceaux d'architecture d'une citadelle où chacun aimerait trouver sa place. On ne lit pas. On vit sa vie. le mimétisme qui s'opère dans cette lecture n'est que métamorphose exaltante.
Page 98 : « Rien ne fut, rien ne sera. Tout est. Tout a sa vie et appartient au présent. »
Ce roman, plutôt récit de vie fait du bien et couvre de verdure douce et aimante, le lecteur qui visite les méandres de la vie de Nicolas Delesalle et des chers siens, comme une remontée vers la source vive de sa propre histoire.
Pari réussi, on ne repose pas cette merveille avant la fin qui ne demande que le recommencement de la lecture, comme un film à ciel ouvert.
Réjouissant, authentique, sincère, ce récit devient affectueux et réaliste. Ce premier roman est le début d'une grande aventure littéraire pour Nicolas Delesalle. On attend déjà d'autres pépites de cet auteur remarquable et si mature.
Les Editions « Préludes » ont compris qu'un « Parfum d'herbe coupée » est une essence rare et qui gagne à être connue.
A lire sur l'herbe fraîchement coupée et vous verrez comme tout change.


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