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Critique de LightandSmell
En général, je fuis tout ce qui concerne la mort, ce thème ayant tendance à me plomber le moral, voire à susciter en moi quelques angoisses. Néanmoins, l'extrait écouté, les narrateurs et les bruitages m'avaient donné envie de tenter cette lecture éloignée de mes genres de prédilection. Grand bien m'en a pris puisque j'ai passé un moment des plus savoureux. Il faut dire que les acteurs excellent, au point de m‘avoir donné l'impression d'assister à une partie de ping-pong verbal ou d'écouter une pièce de théâtre/une comédie française calibrée sur le modèle des séries comiques de format court.
Je ne peux donc que féliciter Anatole de Bodinat, Anne Bouvier, Bertrand Usclat, Frédérick Guillaud, Isaline Ponroy, Lola Ingrid le Roch pour leur jeu sans aucune fausse note, qui rend l'expérience d'écoute diablement immersive et réaliste. On prend ainsi beaucoup de plaisir à suivre les échanges, qui s'enchaînent à un rythme effreiné, entre des personnages hauts en couleur et à la répartie facile qu'on aimerait avoir dans son entourage. Avec ces derniers, aucune chance de s'ennuyer !
D'ailleurs, alors que le thème de la mort est difficile, nos protagonistes, et plus particulièrement Paul, le rendent étrangement vivant. La mort devient enjeu de plaisanterie quand elle aurait plutôt tendance à être objet de larme. Cela vient du parti pris de proposer une histoire décalée dans laquelle un homme, qui a tout pour être heureux, découvre qu'il ne lui reste que deux mois à vivre. Mais au lieu de préparer ses adieux aux siens et de tout mettre en ordre dans sa vie avant son grand départ, il choisit de tout cacher à sa famille et d'organiser des funérailles complètement déjantées et uniques en leur genre. Les lecteurs sont alors plongés dans des situations cocasses, des recherches abracadabrantesques, des jeux de mots, des dialogues hauts en couleur, le tout enrobé d'un humour noir auquel j'ai été particulièrement sensible.
Si cet humour constant et léger, parfois potache mais pas vulgaire, permet d'une certaine manière de dédramatiser la mort, les conséquences de celle-ci n'en sont pourtant pas occultées. En effet, le meilleur ami de Paul, qui est aussi son beau-frère et son médecin, ne cesse de lui rappeler que son mensonge par omission risque de faire bien des dégâts autour de lui. C'est un peu son Jiminy Cricket, mais un Jiminy prêt à participer au délire de Paul par sens de l'amitié. J'ai apprécié ce médecin pris entre son devoir de soignant, celui de frère et celui d'ami. La complicité et la relation les liant m'ont séduite, appréciant ce genre d'amitié à la vie à la mort. Et c'est ici le cas de le dire…
Paul est un personnage sympathique qui semble prendre la situation avec décontraction et désinvolture, même si on se doute que c'est sa manière à lui de ne pas sombrer et d'être fidèle à sa personnalité. Je n'ai pas approuvé ses mensonges, mais j'ai compris que s'il n'avait pas de prise sur sa maladie et sa mort programmée, il voulait au moins décider de la manière de vivre ses dernières semaines. J'ai également compris son souhait de cacher sa maladie mortelle afin que le regard de ses proches ne change pas. À cet égard, j'ai adoré sa relation avec sa femme et ses enfants ; une relation basée sur la déconnade et la légèreté mais empreinte d'un amour palpable et touchant.
Si on sourit beaucoup durant l'écoute, on ressent au fond de nous le poids de cette épée de Damoclès qui va frapper en bout de course. Je suis très sensible au sujet de la mort mais étrangement, je n'ai pas trouvé ce point pesant, l'humour, toujours utilisé à bon escient, permettant d'alléger singulièrement le tout. On se focalise ainsi bien plus sur les personnalités marquées des personnages et leurs échanges hauts en couleur que ce qu'implique concrètement le grand événement préparé par Paul et ses acolytes. La fin s'est révélée quelque peu frustrante, bien que finalement, j'ai apprécié qu'on épargne mon petit coeur. Mais dans tous les cas, je suis ravie de m'être laissée tenter par Ta mort en salopette, Julien Delorme nous proposant une oeuvre qui aborde avec une étonnante et pourtant percutante légèreté un thème difficile, ou du moins délicat.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Je ne peux donc que féliciter Anatole de Bodinat, Anne Bouvier, Bertrand Usclat, Frédérick Guillaud, Isaline Ponroy, Lola Ingrid le Roch pour leur jeu sans aucune fausse note, qui rend l'expérience d'écoute diablement immersive et réaliste. On prend ainsi beaucoup de plaisir à suivre les échanges, qui s'enchaînent à un rythme effreiné, entre des personnages hauts en couleur et à la répartie facile qu'on aimerait avoir dans son entourage. Avec ces derniers, aucune chance de s'ennuyer !
D'ailleurs, alors que le thème de la mort est difficile, nos protagonistes, et plus particulièrement Paul, le rendent étrangement vivant. La mort devient enjeu de plaisanterie quand elle aurait plutôt tendance à être objet de larme. Cela vient du parti pris de proposer une histoire décalée dans laquelle un homme, qui a tout pour être heureux, découvre qu'il ne lui reste que deux mois à vivre. Mais au lieu de préparer ses adieux aux siens et de tout mettre en ordre dans sa vie avant son grand départ, il choisit de tout cacher à sa famille et d'organiser des funérailles complètement déjantées et uniques en leur genre. Les lecteurs sont alors plongés dans des situations cocasses, des recherches abracadabrantesques, des jeux de mots, des dialogues hauts en couleur, le tout enrobé d'un humour noir auquel j'ai été particulièrement sensible.
Si cet humour constant et léger, parfois potache mais pas vulgaire, permet d'une certaine manière de dédramatiser la mort, les conséquences de celle-ci n'en sont pourtant pas occultées. En effet, le meilleur ami de Paul, qui est aussi son beau-frère et son médecin, ne cesse de lui rappeler que son mensonge par omission risque de faire bien des dégâts autour de lui. C'est un peu son Jiminy Cricket, mais un Jiminy prêt à participer au délire de Paul par sens de l'amitié. J'ai apprécié ce médecin pris entre son devoir de soignant, celui de frère et celui d'ami. La complicité et la relation les liant m'ont séduite, appréciant ce genre d'amitié à la vie à la mort. Et c'est ici le cas de le dire…
Paul est un personnage sympathique qui semble prendre la situation avec décontraction et désinvolture, même si on se doute que c'est sa manière à lui de ne pas sombrer et d'être fidèle à sa personnalité. Je n'ai pas approuvé ses mensonges, mais j'ai compris que s'il n'avait pas de prise sur sa maladie et sa mort programmée, il voulait au moins décider de la manière de vivre ses dernières semaines. J'ai également compris son souhait de cacher sa maladie mortelle afin que le regard de ses proches ne change pas. À cet égard, j'ai adoré sa relation avec sa femme et ses enfants ; une relation basée sur la déconnade et la légèreté mais empreinte d'un amour palpable et touchant.
Si on sourit beaucoup durant l'écoute, on ressent au fond de nous le poids de cette épée de Damoclès qui va frapper en bout de course. Je suis très sensible au sujet de la mort mais étrangement, je n'ai pas trouvé ce point pesant, l'humour, toujours utilisé à bon escient, permettant d'alléger singulièrement le tout. On se focalise ainsi bien plus sur les personnalités marquées des personnages et leurs échanges hauts en couleur que ce qu'implique concrètement le grand événement préparé par Paul et ses acolytes. La fin s'est révélée quelque peu frustrante, bien que finalement, j'ai apprécié qu'on épargne mon petit coeur. Mais dans tous les cas, je suis ravie de m'être laissée tenter par Ta mort en salopette, Julien Delorme nous proposant une oeuvre qui aborde avec une étonnante et pourtant percutante légèreté un thème difficile, ou du moins délicat.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
