AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782911434372
143 pages
Editions Palantines (01/04/2004)
4.5/5   1 notes
Résumé :
Nous n’avons pas encore dans notre base la description de l’éditeur (quatrième de couverture)
Ajouter la description de l’éditeur

Vous pouvez également contribuer à la description collective rédigée par les membres de Babelio.
Contribuer à la description collective
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Très beau livre, même pas signé,, Editions Palantines : Peintres polonais en Bretagne (1890-1939). Publication 2004.
Il a dû s'articuler tout seul ? On va l'attribuer à celle qui cause le plus : Barbara Brus-Malinowska

Bon on ne va pas se la raconter.

Les peintres polonais en Bretagne sont une petite trentaine, ça suffit pour faire une colonie, tous issus à quelques degrés près de la bourgeoisie polonaise, artistes en herbe, artistes en devenir venus chercher inspiration et épanouissement, passés par Paris qui rayonne à travers le monde comme la déesse des Arts, il est en point de mire. Et de Paris, au gré des rencontres et du savoir se faisant, hop direction la Bretagne pour des séjours souvent.

Pas de problème c'est Slewinski le plus connu. Il a sa maison, il côtoie Gauguin et la bande cosmopolite. C'est lui qui est en vue avec Gauguin dont on parle aux artistes polonais.
J'ai lu et vu tout ça avec un vif intérêt, on voit bien que tous ont eu une faiblesse pour la Bretagne de l'époque, sa nature mystérieuse, pittoresque comme nulle part ailleurs, ses petits enclos (qu'on a défoncé depuis en bonne partie), ses paysans pauvres qui portent le costume, les sabots, qui dansent, qui chantent avec mysticité. Tout cela semble sortir du fond des âges, et il faut en plus de la dureté du labeur pour vivre qu'à la faveur des guerres on envoie ses forces vives au casse-pipe !.. Mais ça le peintre, l'artiste le voit et ses meilleurs représentants vont immortaliser ces scènes, ces paysages, ces ports !..

Wladyslaw Slewinski, il faudrait un livre pour raconter son parcours : son père qui luttait pour l'indépendance de la Pologne est déporté en Sibérie après sa participation à l'insurrection de 1863 contre la Russie .. Après quelques ennuis, il se barre de Pologne et rencontre Gauguin à Paris qui va remarquer en lui un talent certain ; il rencontre Munch .. Que voulez-vous quand on a l'assentiment de Gauguin l'oeil de lynx et qu'on rencontre un autre, un des plus grands peintres du monde : Munch, et ben il n'en faut pas plus pour tenter sa chance !.. il suivra Gauguin en Bretagne et on connaît la suite ..On peut regarder ses toiles : c'est un maître, c'est beau !
On peut admirer dans le livre : Deux bretonnes au panier de pommes qui figure dans toute la littérature de l'école de Pont Aven...

Autre sujet inévitable : quelques uns sont morts à Auschwittz en 1942, c'est bien triste de savoir comment ils ont terminé leur vie, dans la souffrance la plus dure, la plus ignoble, eux qui étaient partis peindre des calvaires en Bretagne, des paysans à la tête baissée non pas par manque de fierté mais par le labeur et la misère, peindre des choses admirables, où était le mal on se demande !

Sauf que de ça , on n'en parle pas dans le livre. Il viendrait l'idée de qui dans le cas présent de séparer l'oeuvre de l'auteur, de l'homme ?

Je pense à Joachim Weingart : "il lance la couleur sur la toile avec des gestes rapides et rageurs, cherchant, semble-t-il, à parvenir par le truchement de la peinture à une approche sensuelle et directe de la matière. La couleur est pour lui le moyen de transcrire sur la toile la violence de ses émotions"
J'ai toujours remarqué cette peinture que j'adore : Les Voiliers 1920, 64 x 81. Musée d'art moderne . Genève. Quand j'irai à Genève, je ferai un saut pour la voir de visu ! Une merveille de sensibilité, du grand art !

Dans cette peinture, j'y vois un peu de jean Puy, du meilleur Jean Puy, un peu de Maurice Denis quand il peignait ses ports bretons. Une peinture qu'on aimerait avoir fait quand on touche au pinceau, ce doit déjà être agréable pour un peintre d'entendre cela, un peintre, des peintres comme ça dont il faudrait parler dans nos canaux médiatiques et dont on ne parle pas. La partie se joue uniquement sur le marché de l'art. Oui on sépare bien ici l'oeuvre de l'homme artiste, quelle absurdité, quelle indécence !.. On lit aussi : " Il expose en 1927 aussi en Pologne, à Varsovie. La séparation d'avec sa femme et ses enfants est une tragédie dont il ne se remet pas. Il sombre dans une maladie mentale et passe les deux dernières années de sa vie en hôpital psychiatrique .." Qu'est-ce qu'on peut dire après ça !

Dans ce livre, les pages auxquelles je reviens le plus souvent comportent deux pastels signés Muter : Le Calvaire de Tronoën (41x65) et le Calvaire breton (37x27), camaïeux de vert et de gris non datés mais qui datent de vers 1906. Ils ne sont pas commentés dans le livre. Je ne m'en lasse pas, je les regarde, ils me font du bien..Il m'est arrivé d'aimer des peintures (au sens large) et que avec le temps j'aime moins, ici c'est inaltérable..
Il s'agit de Mela Muter née à Varsovie en 1876 dans une riche famille juive profondément attachée à son pays qui fait partie de l'élite. Elle se définit comme autodidacte et aime les plus grands : Van Gogh, Cézanne, Vuillard, et ceux de l'Ecole de Pont-Aven. Dans ses amis, elle compte Romain Rolland, Rainer Maria Rilke.. Arrivée à Paris en 1901, elle va séjourner régulièrement en Bretagne jusqu'en 1918, ses lieux de prédilection sont Concarneau, Audierne, Douarnenez et Pont-Aven où elle rencontre Slewinski. Elle est fascinée par le mythe Gauguin, la beauté du paysage breton dont elle écrit dans ses Souvenirs : " ..Ces nuits bretonnes laiteuses et sans lune, sont claires et comme habitées par la présence impalpable et quasi païenne d'elfes, de fées, et de dryades veillant sur les sources..". Ses modèles préférés sont de simples paysans et pêcheurs, pauvres et durs à la tâche,
Elle passera les rudes années de la seconde guerre mondiale à Avignon où elle sera cachée ..De retour à Paris, solitaire et démunie, elle va terminer sa vie de manière désenchanté et s'éteindre en 1967. Quand je pense à elle, je ne peux m'empêcher de penser à Charlotte Salomon qui a eu moins de chance qu'elle puisque arrêtée par la Gestapo, elle avait 26 ans !..
Grande et belle dame cette Méla Muter, artiste incomparable !..

Et puis pour terminer une peinture m'a toujours fasciné, c'est ce Port de Kérity (huile sur carton, 33 x 41) de Louis Marcoussis né à Varsovie en 1878.
Son nom véritable est Markus. Marcoussis est le nom d'un village de Seine-et-Oise emprunté sur le conseil d'Apollinaire. En 1927, pendant ses vacances dans le petit port breton de Kérity, "il peint huit paysages exemplaires d'une vision parvenue à sa pleine maturité, renonçant à tout accessoire ornemental en exploitant avec maîtrise les effets clair-obscur pour obtenir cette scène atmosphérique de mystère si caractéristique de ses oeuvres.."

(Les musées de Quimper et de Varsovie, par des expositions (2004-2005) ont été associés à cette démarche). Merci aux Editions Palantines et surtout à cette colonie de peintres polonais qui sont venus en Bretagne pour glorifier sa beauté, l'encenser et pour certains : Slewinski, Muter, Marcoussis, Weingart .. l'immortaliser
Commenter  J’apprécie          62


autres livres classés : paysansVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

Arts et littérature ...

Quelle romancière publie "Les Hauts de Hurle-vent" en 1847 ?

Charlotte Brontë
Anne Brontë
Emily Brontë

16 questions
1086 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , littérature , art , musique , peinture , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}