AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de beatriceferon


Nous voilà projetés dans un petit village où les immigrés de toutes les nationalités se sont vu reléguer dans un quartier déshérité nommé le « Vhan ». Un jour, une violente tempête détruit l'église et le mur du cimetière. Tout le monde est là pour se tordre les mains et déplorer l'événement. Mais, quand il s'agit de sortir son portefeuille, plus personne.
C'est alors que le maire a l'idée de génie : Andreï Voronov , habile et capable de tout faire, rebâtira gratuitement l'édifice. S'il refuse, tous ses compagnons de misère seront chassés. Andreï n'a pas le choix. Il accepte. A une condition toutefois : en échange, ses camarades et lui deviendront propriétaires de leur maigre lopin. Commence alors une course contre la montre : pour que le pacte soit valide, les travaux devront être finis pour Pâques.
Mon avis sera très mitigé car, s'il y a des idées intéressantes, le roman est quand même plein de bons sentiments dégoulinants de sucre et de miel. Ainsi les habitants du bourg sont-ils divisés en deux clans : les « gentils » et les « méchants ». Car ce livre est terriblement manichéen. D'un côté, il y a les bons habitants du Vhan qui ne se laissent abattre par aucune adversité. On leur coupe l'électricité provoquant le dégel de leurs maigres provisions ? Qu'à cela ne tienne. Ils en profitent pour faire une grand fête où tous sont conviés à se régaler des denrées qui auraient dû être perdues. Ils s'entraident dans la bonne humeur et avec compétence. Ce qu'ils ne savent pas faire, ils l'apprennent (en un claquement de doigts) grâce aux livres, et, bien sûr, réussissent tout, comme par miracle.
Louis et Claude, les fermiers, sont toujours présents pour les soutenir et les aider. Oui, c'est vrai, ils ont bien du travail à la ferme, mais ils réussissent à l'abattre à la vitesse de l'éclair afin de préparer à manger pour tout le monde, prêter le vieux tracteur, venir les défendre et les encourager.
Rémy, l'entrepreneur, prête de bon coeur ses machines, fait bâtir un échafaudage par ses propres ouvriers (j'aimerais bien voir ça « en vrai »!), amène des amis journalistes pour témoigner de l'excellence de l'ouvrage réalisé par ces pauvres immigrés, toujours souriants et de bonne humeur, en prime.
De l'autre côté, les méchants sont pourris jusqu'au trognon : le curé, collaborateur et délateur pendant la guerre, le maire, qui n'a pas un sou pour les travaux de sa commune, mais bien assez pour distribuer pots-de-vin et achat d'hommes de paille ou soudoyer la presse, ce qui est bien plus onéreux que la rénovation du bâtiment. On fournit du matériel de mauvaise qualité, les clous plient, les ardoises cassent.
J'aurais aimé un peu plus de nuance !
Quant au style, il ne m'a pas du tout plu. L'auteure utilise des tournures pour le moins bizarres, voire fautives : « Il devait parler fort car sa machine râlait grossier », « Andreï, pourtant guère peureux, la joua tout aussi prudent ». Il y a des fautes de syntaxe : « au premier jour de pluie avaient suivi quatre autres », « seul un brouhaha de désordre titillait à ses oreilles » ; ou d'orthographe : « ça m'emmerderait que ma famille les entendent ».
Au lieu de le nommer tout simplement « Andreï », Aly Deminne recourt sans arrêt à la périphrase en le désignant par des expressions telles que « le logeant du Vhan ». C'est énervant à la fin ! Et, à mon avis, « logeant » est un participe présent et non un substantif !
Bref, j'ai éprouvé de la difficulté à entrer dans le livre dont on m'avait pourtant dit beaucoup de bien. J'ai été tenue à distance par l'écriture tarabiscotée et maladroite et par les personnages qui semblent sortis tout droit d'un conte pour enfants, sans nuances. C'est dommage car l'idée de départ me paraissait intéressante.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}