Citations sur L'urgence de vivre (20)
On dit souvent que les enfants ne viennent pas au monde avec un manuel d’instruction. C’est vrai. Et même si ce manuel existait, je ne pense pas que les auteurs auraient pensé à écrire ce chapitre-là : « Comment fait-on pour accueillir avec la bienveillance nécessaire la peine de son petit homme alors qu’on sait pertinemment que rien ne pourra jamais le consoler ? »
Quand je ressens de la peur, c’est accompagné d’images, comme si je me regardais être malade, désorganisée et méfiante. Je ressens la peur comme de l’anxiété, mais c’est plus prononcé et étendu dans tout mon être.
J’ai peur que les gens autour de moi se poussent. Qu’ils s’écœurent de m’entendre parler de ma maladie et de mon vécu ; qu’ils se sentent mal à l’aise face à la situation et s’éloignent ; qu’ils choisissent de se protéger le cœur devant ces épreuves trop demandantes. (Et je ne pourrais pas leur en tenir rigueur… malgré ma peine.)
J’ai peur de la mort. Vraiment. Je chasse rapidement cette idée quand elle arrive.
Je me suis découvert une passion : raconter mon histoire, mon vécu actuel, mes peines, mes colères, mes galères, mes joies, mes peurs, mes questionnements, mes processus, sans aucun jugement, sans filtre, sans grande réflexion. Juste de l’instinct. En provenance de mon cœur. Mettre des mots sur tout ça, ça fait tellement de bien. J’en sors chaque fois plus sereine.
J’ai beau avoir l’air d’une femme comme une autre, je suis atteinte d’une maladie qui affecte le cerveau. Et mes collègues le savent. Je peux comprendre qu’elles voulaient, consciemment ou non, veiller à la qualité de mon travail. C’est louable. Nous avions devant nous une situation atypique, rare, triste et déconcertante. Nous aurions bien pris un manuel d’instruction !
Comment faire pour avoir confiance en l’avenir ? Se dire ça, dans ma situation, c’est mentir. C’est me mentir. C’est de l’hypocrisie, du déni, de l’hérésie.
Les paroles du chanteur Alexandre Poulin me reviennent souvent en mémoire : « Faut commencer par faire le vide pour espérer refaire le plein. »
Oui, j’avais besoin de faire le vide. Besoin de laisser se libérer toute cette colère qui m’habitait, besoin de calmer mes peurs (qui peuvent parfois être très envahissantes !). Depuis des mois, j’étais clairement en overdose de cortisol. Pas bon, ça, pour mon cerveau.
Voir les yeux de ma mère briller de fierté, c’était magnifique. Un regard que j’ai interprété comme « la satisfaction du devoir accompli ». Ses deux enfants, avec les conjoint/conjointe, et ses cinq petits-enfants.
Elle était tellement belle. Elle avait lissé ses cheveux blonds. Elle avait choisi un rouge à lèvres rouge qui lui donnait un si bel éclat. Et bien sûr, elle arborait plusieurs de ses magnifiques bijoux en or. C’était son péché mignon assumé !
Ceux qui me connaissent savent que je suis une personne positive. Je m’émerveille devant absolument tout ce que la vie m’offre : les câlins de mes enfants et les moments de complicité avec mon homme, les caresses de mes chats, la renaissance de mes fleurs qui poussent au printemps, le chant des oiseaux, le bruit de ma rivière lorsque je m’endors… La liste est sans fin !
Parce la vie ne sera pas plus belle si je me morfonds. Et si je me morfonds pour une chose sur laquelle je n’ai aucun pouvoir, ça peut juste m’amener de la tristesse, de la colère ou de la mauvaise humeur. Ou, dans le pire des cas, tout ça en même temps. Ce qui n’aidera pas mon moral à se relever.
Je t’invite à lire ces sages paroles de Victor Hugo, le cœur et le cerveau bien ouverts : « Les amis sont des anges silencieux qui nous remettent sur nos pieds quand nos ailes ne savent plus voler. »