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Critique de Melisende


Il y a quelques temps déjà, Matilda nous avait parlé de Reveanne (pseudonyme d'Anne Denier) et de ses textes. Plus récemment, la demoiselle nous avait présenté Côté Face, avec beaucoup de persuasion (elle est plutôt douée pour ça !). Faisant confiance à Matilda et étant définitivement tombée sous le charme de l'illustration de couverture (avouez que ce tableau signé Giovanni Boldini, ne laisse pas indifférent !), j'étais partante pour le recevoir en livre voyageur… avant d'apprendre avec joie que j'avais été choisie pour le partenariat spécial organisé entre l'auteure et Livraddict. Alors, avant toute chose, les remerciements s'imposent : merci à la team pour ce nouveau partenariat, et surtout, merci à Anne Denier pour l'envoi de son livre et toutes ses petites attentions (un papier cadeau doré, un beau marque-page aux couleurs de l'ouvrage et une petite enveloppe décorée rappelant les « conditions » du partenariat). Merci !
Intriguée par la quatrième de couverture, j'ai ouvert le livre sans me douter une seconde de ce que j'y trouverai. Quelques jours plus tard, j'en suis ressortie ébranlée. Côté Face est un texte surprenant par bien des points, touchant, émouvant, effrayant, dérangeant… en un mot (enfin, plutôt cinq) : il ne laisse pas indifférent ! Marquée par certaines scènes et par l'intrigue en générale, Côté Face risque de m'accompagner encore quelques temps… jusqu'à la lecture de la « suite » - Noces de Lune - que j'attends d'ores et déjà avec impatience !

La quatrième de couverture est terriblement intrigante, mais ne révèle pas grand-chose. Pour ceux qui ont envie d'en savoir plus, je me permets un petit résumé (sans spoiler, enfin, j'essaye !).
Elle est en retard pour aller au lycée. Hors d'elle à cause du chien de son petit frère qui lui a volé une de ses Converse, elle ne se rend pas compte qu'elle sort de chez elle, des plumes dans les cheveux. Quelques minutes plus tard, installée dans le tramway de Montpellier, alors qu'elle lève les yeux vers les autres voyageurs, elle découvre le plus beau garçon du monde qui lui sourit et ne la quitte pas des yeux. Gênée, elle lui sourit en retour puis, se touchant les cheveux, s'aperçoit, mortifiée, de l'état de sa coiffure. le lendemain, après une nuit de cauchemars, elle découvre collée sur les vitres de tous les tramways… une photo d'elle des plumes dans les cheveux ! Et au verso du papier, un lieu et une heure de rendez-vous ! Nouvelle nuit d'insomnie. Alors qu'elle s'apprête à descendre dans la cuisine familiale pour tuer le temps jusqu'au matin, elle chute dans les escaliers… Réveillée à l'hôpital, elle ne sait plus qui elle est et ne reconnaît plus personne. Tous ses souvenirs ont disparu. Tous ? Non, peut-être pas… des images d'un autre temps lui traversent l'esprit… d'où viennent-elles ?

S'il y a bien une chose que je retiendrai de cette lecture, c'est son atmosphère. Lourde, pesante, dérangeante, parfois même à la limite du malsain, elle n'en est pas moins débordante de suspense… jusqu'à la toute dernière page !
L'intrigue est évidemment la première cause de ce climat, mais l'héroïne n'y est pas non plus étrangère… Dans les premières pages, elle n'est qu'une adolescente normale, qui va au lycée en prenant le tram et porte des Converse… Mais bien vite, on perçoit qu'il y a un truc louche en elle. Pour commencer, elle n'a pas de prénom. le texte étant à la première personne du singulier, on ne la connaît que par ce « je » finalement si « impersonnel »… Son entourage semble ne jamais l'appeler par son prénom, comme si elle était détachée de ce monde. Parallèlement, et au contraire, on finit par apprendre le prénom qu'elle portait et de nombreux détails… de son autre vie ! Parce que cette héroïne, c'est deux côtés : le côté pile… et le côté face ! Et ces deux côtés opposés expliquent sans doute les réactions et choix parfois étranges, et le malaise qui en découle…

Pour en revenir à l'intrigue, vous l'aurez compris (ou pas), il s'agit d'une histoire de « vie antérieure » et de réminiscences. Et également d'une histoire d'amour. Mais le traitement de l'ensemble est si original, si sombre et torturé, si mature… que Côté Face n'a absolument rien à voir avec les textes gentillets qui pullulent en librairie en ce moment et se ressemblent tous !
Je félicite l'auteur pour la narration et le « rythme » de celle-ci. Des flash-back sont insérés entre deux chapitres de la vie « actuelle » de l'héroïne, mais ils ne sont pas présentés dans l'ordre chronologique mais d'une façon particulièrement étudiée et pertinente. Les pièces du puzzle se mettent en place petit à petit, sans aucune difficulté de compréhension (une narration non « linéaire » est parfois difficile à suivre, mais ce n'est absolument pas le cas ici) ; c'est parfaitement maîtrisé, bravo !

Maîtrisée l'est également la plume. J'ai noté l'importance accordée aux détails (notamment lorsqu'il s'agit de dépeindre les tenues « anciennes ») qui nous offrent de jolies descriptions pertinentes. Anne Denier sait éviter le piège qui peut parfois accompagner les détails foisonnants : les descriptions sont présentes, mais pas interminables ; un juste milieu qui me plaît.
Quant aux dialogues, certains peuvent parfois sembler « banals » (discussions entre ami(e)s par exemple) ou au contraire, assez « étranges » en contexte, mais j'ai eu l'impression que tous avaient leur importance, leur rôle à jouer ; un peu comme des indices disséminés dans chaque page et qui trouvent leurs explications par la suite… le meilleur exemple étant ce fameux : « Te séduire, t'emmener, te torturer, te violer et t'assassiner » qui prend tout son sens dans les dernières pages.

Avant de remercier une nouvelle fois Livraddict et Anne Denier, je tiens à féliciter cette dernière pour le livre en tant qu'objet. Jai déjà fait part de mon engouement pour l'illustration de couverture, j'aimerais également saluer la qualité de cette auto-édition. En effet, pour un travail « d'amateur » (si je peux dire), je n'ai quasiment pas relevé de coquilles (je me souviens juste de l'oublie d'un point à la fin d'une phrase, autant dire rien du tout), ce qui est d'autant plus appréciable. Un dernier bravo pour le choix de la quatrième de couverture, intrigante et séduisante, juste ce qu'il faut !

Anne (je me permets d'utiliser ton prénom), je te souhaite beaucoup de succès dans les mois et années à venir. Un succès qui serait bien plus mérité que celui de certains textes ultra médiatisés par les grandes éditions… Tu peux déjà compter sur moi pour Noces de Lune !
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