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Critique de Latulu


Sandremonde est le premier roman de Jean-Luc Deparis. Sa couverture tout en nuances de bleu et ces montagnes rocheuses recouvertes de neige ainsi que le nom français de l'auteur ont retenu mon attention. La collection ExoFictions des Editions Actes Sud n'avait publié jusqu'alors que des romans étrangers. La première publication d'un auteur français, qui plus est de son premier roman m'a alors confortée dans le choix de cette lecture.
Et j'en ressors avec un sentiment mitigé.

Sandremonde bénéficie d'une superbe écriture. Les paysages et les moeurs des habitants sont très bien décrits, avec beaucoup de métaphores et une certaine poésie.
Le système de magie est également original. L'Église attribue au peuple de Sandremonde, les Kerridens, des territoires bien délimités appelés Chapelles et protégés par des clefs. Seuls ceux qui ont une clé tatouée comme un sceau sur leur peau et propre à leur Chapelle peuvent entrer et vivre sur son territoire, dirigé par un Chapelain nommé par l'Église. Celle-ci s'assure ainsi de la fidélité totale du Chapelain et de ses ouailles car si les résidents contreviennent aux lois établies par l'Église, ils sont dépossédés de leur sceau et ne peuvent plus vivre dans leur Chapelle. Il sont alors condamnés à errer sur des territoires hostiles où pullulent des créatures redoutables. C'est ainsi que, pour avoir recueillie et dissimulée Elyz-Ana, dont l'apparence ressemble à une Shaël-Faars, créatures de légendes considérées comme dangereuses par l'Église, les habitants de la Chapelle vont être tués ou condamnés à l'exil car l'Église va modifier la clé qui permet d'y entrer et d'y résider.
A partir de là, j'ai trouvé que le récit se cassait la figure.

Le livre souffre, selon moi, de deux gros défauts : les personnages et les clichés.
Au début du récit, je trouvais les personnages très caricaturaux, en particulier ceux de l'Église. de nombreux protagonistes interviennent dans le récit et je doit avouer que hormis Elyz-Ana, l'héroïne, j'ai du mal à me souvenir des autres et du rôle qu'ils ont joué. La faute à un récit qui, en dépit de ses qualités narratives, reste froid. Aucune empathie pour les personnages. Au final, ils ont tous un rôle réduit puisque le lecteur finit par suivre Elyz-Ana en mode halluciné débitant à tout va des citations de son livre sacré et sauvée à tout bout de champ par intervention divine.

A ce sujet, l'auteur multiplie les clichés de la fantasy.
Passé le tiers du roman qui se révélait intéressant, le récit trébuche et nous voilà face à la révélation de la nature d'Elyz-Ana : l'Enfant-Elue pour guider son peuple vers la liberté.
De là bien sûr, s'enchaînent la quête de l'objet sacré, la recherche d'objets magiques pour mener la dite quête, le tout ponctué par des dialogues pauvres et agrémenté de charabia « local », la langue du peuple d'Eliz-Ana. le clou est enfoncé dès lors que chaque épisode se termine par une pirouette due à l'intervention divine et protectrice de la déesse qui s'est révélée à Eliz-Ana et à elle seule. D'intéressant le récit est vite devenu exaspérant.

J'ai noté un clin d'oeil à Tolkien avec une race de petits hommes pacifiques et cultivateurs (coucou les hobbits)

Au final, un récit qui débutait bien, porté par une très belle plume mais qui s'enlise dans des clichés, s'étire dans de longues citations de livres sacrés et dont on finit par ne plus rien retenir une fois le récit terminé. Mais quand même : quelle belle plume !

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