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Critique de Garoupe


Simran Singh est une sorte d'assistante sociale hindoue qui n'a pas vraiment besoin de travailler pour pouvoir (sur)vivre, qui doit supporter la pression de sa mère qui la pousse à se trouver un homme qui lui fasse un enfant, qui vient d'adopter une jeune fille et qui, pour aider un couple d'amis qui a monté une clinique de FIV et de mère porteuses, va partir à Londres sur les traces d'Amélia, un bébé qui vient de naître séropositif, dont la mère porteuse a disparu et dont les parent donneurs d'ovocytes et de spermatozoïdes sont morts en Inde au cours d'un voyage d'agrément fiancé par la clinique…

Cela part plutôt très bien. L'intrigue est menée sur plusieurs fronts : l'histoire de Simran Singh, celle d'Amélia et de ses parents biologiques sur les traces desquels part Simran, celle du couple de médecins indiens et de leur associé plus que louche, celle d'un obscur agent des douanes et de son patron véreux, celle d'un couple d'anglais, Kate et Ben dont le grand-père a vécu et travaillé dans l'armée anglaise d'occupation de l'Inde, celle de Sonia qui vit sous la coupe maquerelle de Rohit.

On sent bien que tout cela doit petit à petit mener vers un dénouement unique, vers la révélation d'une sombre machination sur fond de manipulations génétiques, de détournements d'embryons à buts très lucratifs. Et on finit bien par y arriver. Mais le soufflé retombe assez rapidement, la mayonnaise ne prend pas vraiment. Il faut accepter de passer les deux premiers tiers du livre pour que les choses se mettent finalement en place. A cette construction « présentation des briques puis construction one shot de l'architecture de l'histoire » on aurait préféré que l'auteur nous fasse voir la construction de la dite histoire au fur et à mesure, ce qui n'est pas le cas. La lecture en est alors devenue pour moi laborieuse (j'ai eu du mal à avancer, me faisant un peu violence pour continuer).

L'avancée de l'intrigue est rendue bancale par le fait que Kishwar Desai traite les différents fils de son histoire de façon inégale : elles donnent des éléments de compréhension pour certaines, comme c'est le cas pour la partie qui se déroule à Londres, et en laisse s'enliser d'autres, comme c'est le cas pour les évidentes malversations dans lesquelles trempe l'associé de la clinique mais qu'on ne découvre d'un bloc qu'à la fin du livre. Si certains parties avancent logiquement d'autres stagnent, font du sur place, comme le lecteur.

Les questions d'éthiques ne sont pas franchement abordées en dehors du remord de l'agent des douanes qui va provoquer une partie du dénouement et de la bonne conscience personnifiée par Simran. La question de l'homoparentalité est abordée mais pas vraiment traitée autrement que par le biais du « ce n'est pas bien de critiquer l'homoparentalité mais bon je suis quand même contre » du docteur de la clinique où intervient Simran. La voix de Desai semble être celle de Simran : un pragmatisme et une forme de fatalité face aux évolutions médicales, en dehors de tout soutient idéologique, un sorte d'accord tacite et un brin forcé. Mais n'ayant qu'une connaissance extrêmement limitée de l'Inde et de sa culture, il y a peut-être (sûrement) des éléments de compréhension et des codes qui m'échappent totalement.

La partie la plus intéressante et la plus captivante à suivre est finalement le fil tissant l'histoire de Simran Singh à Londres avec Edward, père d'une multitude d'enfants parce qu'il se porte volontaire depuis plusieurs années pour aider toute femme n'arrivant pas enfanter en lui fournissant ses spermatozoïdes. D'un certain point de vue, tant mieux, puisque Simran Singh est le personnage récurrent de Desai.
Lien : http://garoupe.wordpress.com..
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