En Inde, la vente aux enchères de l'eau de ces puits sacrés ne fait qu'entretenir cette croyance inébranlable selon laquelle seule la femme peut être stérile. Les hommes sont infaillibles.Alors ce sont les femmes qui demandent grâce et supplient, se rasent la tête, se laissent mourir de faim, se roulent sur le sol et jouent en priant des fils rouges de " mauli"**, que l'on voit ensuite pendre tristement aux murs des sanctuaires...
**Fil rouge que les hindous portent autour du poignet lors des cérémonies religieuses
Le genre de pays dont on pouvait tomber amoureux, mais où il était impossible de s'installer.
A part la mort, rien n'était sûr dans la vie.
L'Inde était une excellente destination pour ceux qui voulaient faire des affaires, mais ses indicateurs sociaux affichaient des résultats catastrophiques. C'était le genre de pays dont on pouvait tomber amoureux, mais où il était impossible de s'y installer.
K Desai évoque à travers une intrigue complexe, les aléas et répercussions de la gestation pour autrui. Des circuits élaborés permettent à des occidentaux ne pouvant avoir d'enfant de trouver des mères porteuses en Inde. Avec des détours de corruption, souvent bien lucratifs et des conséquences désastreuses pour ces jeunes femmes, souvent violemment abusées.
[...] Des gens du monde entier venaient en Inde depuis que le ventre des Indiennes était à louer.
... Subhash espérait aussi une découverte médicale permettant de raccourcir la durée de la grossesse. Ses motivations n'étaient pas toutes altruistes.
"Après tout, disait-il, si quelqu'un pouvait réduire la période habituelle à trois ou quatre mois, les utérus pourraient resservir plus rapidement, ce qui augmenterait leurs bénéfices et diminuerait l'inconfort des femmes enceintes."
"Sonia s'apprêtait à louer son ventre à deux Blancs. Mais on s'est dit : "Pourquoi ne pas l'offrir à madame Renu ? Elle a besoin d'un enfant pour l'avenir de son parti" - et pour celui du pays, ajouta-t-il
[...] Anita [...] répondait avec vivacité que "les Indiens devaient devenir modernes".
Ce à quoi Subbhash rétorquait : "Ce n'est pas une question de modernité. [...] Est-ce qu'on peut vraiment parler de familles normales ?"
Anita souriait. "Il va falloir que tu t'y fasses mon chéri."
[...] Nos femmes font le travail et leur population augmente. Tu ne vois pas que c'est un complot ? ils ont trouvé une nouvelle façon de nous coloniser.