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Critique de inaji


Merci à Netgalley et les éditions Slalom pour cette lecture du nouveau roman de Maëlle Desard.

Je retrouve la plume incisive et drôle de l'autrice et son sujet de prédilection ; la construction de l'estime de soi lorsqu'on n'est pas dans la norme.
Lorsque les parents de Victoire l'inscrivent aux vendanges, en Alsace, ils ne prennent pas seulement le temps d'écouter et d'accompagner leur fille qui se débat dans un mal-être profond, ils construisent avec elle un moment de sa vie qui va être fondateur. Et ils acceptent d'apprendre les uns des autres et de s'entraider.

Mais avant d'en arriver là, on fait connaissance avec Victoire, dans son village, et surtout la petite voix qui lui répond dans sa tête, sa voix intérieure cynique et désespérée qui saccage systématiquement toute tentative de sortir des routines, d'aller vers un changement.
Cette voix de la peur du jugement et de l'angoisse, est une voix malsaine qui prend beaucoup trop de place dans sa vie. Pour l'oublier, et s'oublier elle-même Victoire s'est construit un personnage sur les réseaux. Ni tout à fait elle-même, ni tout à fait fiction, une autre vie moins douloureuse, mais qui déborde parfois sur le réel.

Le travail physique des vendanges, la rencontre avec un nouveau groupe qui a vécu des événements dramatiques et peine à retourner vers la vie, la prise de risque pour soi, la prise de risque des autres, en quelques semaines, Victoire va expérimenter ces situations nouvelles et prendre des décisions importantes dont elle apprendra à gérer les répercussions.

Ce récit est à la fois émouvant, et dur.
Maëlle Desard n'épargne pas ses personnages, et les drames touchent les adultes aussi bien que les enfants (difficultés psychiques, handicap, couple parental en crise, alcool, deuil).

Mais ce roman est avant tout un roman de la reconstruction. Il montre comment les crises peuvent être des moments de clarification, comment le dialogue, même ébauché, difficile, heurté, aide à ne pas sombrer. Il met en scène des personnages acculés, à bout de souffrance, qui vont trouver le courage de s'exprimer, et de faire à nouveau confiance.
Les dialogues avec les parents semblent parfois un peu artificiels, la voix intérieure très brutale, mais le récit est à la hauteur du sujet, et l'art des punchlines qui a fait le succès de la série Esther Parmentier, sorcière stagiaire, est toujours bien présent.

Disponible le 7 mai en librairie, je recommande vivement ce nouveau titre de Maëlle Desard.

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