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Critique de moertzombreur


Une écriture magique.
L'acceptation de la maladie, la paralysie à exprimer ses sentiments face à la mort de l'autre, la solitude, le fait de se heurter à la réalité et de faire semblant, les difficultés pour rebondir après un traumatisme, quand on est sans cesse submerger par des vagues qui menacent de vous engloutir. L'auteur tisse son texte en nous plongeant au coeur des émotions de ses personnages, elle les fait interagir de manière délicate, et si ces croisements peuvent parfois être déroutant pour le lecteur - on n'a que très peu d'éléments à quoi se raccrocher -, cette perte de temporalité et d'espace permet malgré tout de percevoir les souffrances qui sont transmises d'une génération à l'autre, la difficulté à se trouver une identité à la confluence de plusieurs cultures ; mais cela permet surtout de nous rapprocher, nous lecteurs, au plus près de sentiments tellement humains, si commun à chacun d'entre nous, qu'on en ressort très ému. J'ai retrouvé aussi dans ce texte la douce ironie, l'humour si particulier à cet auteur, sa mélancolie et les failles qu'elle dévoile parfois, provoquant une légère angoisse, une écriture pleine de poésie qui flirte parfois avec
le conte. Chaque lecteur peut apporter sa propre histoire à la toile ainsi tissée, et décoder à sa manière le texte, comme on peut décortiquer sans fin une toile de Chagall et ses micro-commentaires. « Écrire rend fou, c'est la raison. Écrire ça met en danger, ça met en branle des processus psychiques, surtout pour les femmes car c'est socialement compliqué. Les sentiments de fragilité, de danger, de menace, de l'hallucination sont très partagés. Pour écrire n'importe quelle histoire, il faut techniquement qu'il y ait un élément critique, s'il n'y a pas crise, il n'y a pas
de dénouement, pas d'histoire. Dans l'écriture, je me sens illégitime, ou avec une légitimité mineure, je prends mon courage à deux mains pour écrire, j'invente une histoire pour avoir envie de savoir ce qui va se passer ».
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