Machin

Emprunté sur les conseils de ma bibliothécaire qui m'a dit : « c'est un beau roman qui parle de Nice, de notre quartier... ». J'ai vraiment eu des difficultés à rentrer dans ce court roman de Maryline Desbiolles, auteur que je lis pour la première fois. le style d'abord, de répétition en répétition comme pour marteler certains sentiments, l'histoire ensuite du jeune narrateur, dans le Casablanca des années 60, qui trouve dans le garagiste de son quartier une figure identificatoire, un presqu'héros cramponné qu'il est à ses souvenirs d'enfance. Là, le roman s'appuie sur un personnage ayant existé, Alfred Machin, cinéaste du muet, père de notre Cloclo le garagiste qui vit dans la nostalgie des films réalisés par son père, de la ménagerie qu'abritait leur maison, des folles aventures que furent les tournages qui nécessitaient de déployer ingéniosité et créativité. André, enfant isolé, préfère la compagnie de Cloclo que de ses parents, peu investis, peu présents, peu affectueux, davantage préoccupés de leur couple que du jeune garçon. A travers les récits magnifiés du garagiste, André va découvrir un univers insoupçonné et devenir le spectateur des souvenirs de Cloclo.
J'ai certes découvert qu'à deux pas de chez moi se trouvaient des studios - du passé cinématographique de Nice, je ne connaissais que la Victorine - mais cela n'a pas vraiment suffi à m'embarquer dans les 80 premières pages.
Et puis André quitte le Maroc pour le Mans et l'adolescent qu'il devient est touchant, réservé, poète, fragile- et je commence à trouver l'ensemble attachant, les répétitions plutôt adroites et le ton intimiste assez juste. C'est donc avec émotion que j'ai poursuivi la lecture du roman, enfin accrochée. le final m'a laissée un peu bousculée je dois dire, tant il est inattendu et vous cueille sans qu'on s'y attende. Bref, une lecture en contraste.

Challenge ABC – 2019/2020