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Citations sur Poésies (89)

Le Puits de Notre-Dame à Douai

[...] Un liseur de légende ayant vu parmi l'ombre
Nos blonds essaims tourner alentour de l'eau sombre
En eût fait des ondins à demi réveillés,
Dansant la bouche close et les cheveux mouillés. [...]
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UN ARC DE TRIOMPHE.

Tout ce qu’ont dit les hirondelles
Sur ce colossal monument,
C’est que c’était à cause d’elles
Qu’on élevait un bâtiment.

Leur nid s’y pose si tranquille,
Si près des grands chemins du jour,
Qu’elles ont pris ce champ d’asile
Pour causer d’affaire, ou d’amour.

En hâte, à la géante porte,
Parmi tous ces morts triomphans,
Sans façon l’hirondelle apporte
Un grain de chanvre à ses enfans.

Dans le casque de la Victoire.
L’une, heureuse, a couvé ses œufs,
Qui, tout ignorans de l’histoire,
Éclosent, fiers comme chez eux.

Voulez-vous lire au fond des gloires,
Dont le marbre est tout recouvert :
Mille doux cris à têtes noires
Sortent du grand livre entr’ouvert.

La plus mince qui rentre en France
Dit aux oiseaux de l’étranger :
« Venez voir notre nid immense ;
Nous avons de quoi vous loger. »

Car dans leurs plaines de nuages
Les canons ne s’entendent pas
Plus que si les hommes bien sages,
Riaient et s’entr’aimaient en bas.

La guerre est un cri de cigale
Pour l’oiseau qui monte chez Dieu ;
Et le héros que rien n’égale
N’est vu qu’à peine en si haut lieu.

Voilà pourquoi les hirondelles,
À l’aise dans ce bâtiment,
Disent que c’est à cause d’elles,
Que Dieu fit faire un monument.
(Bouquets et prières - 1848)
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S’IL L’AVAIT SU





S’il avait su quelle âme il a blessée ,
Larmes de cœur, s’il avait pu vous voir,
Ah! Si ce coeur ,trop plein de sa pensée ,
De l’exprimer eût gardé le pouvoir ,
Changer ainsi n’eût pas été possible;
Fier de nourrir l’espoir qu’il a déçu :
À tant d’amour il eût été sensible,
S’il avait su .

S’il avait su tout ce qu’on peut attendre
D’ une âme simple , ardente et sans détour ,
Il eût voulu la mienne pour l’entendre ,
Comme il l’inspire , il eût connu l’amour .


Mes yeux baissés recelaient cette flamme;
Dans leur pudeur n’a t- il rien aperçu ?
Un tel secret valait toute son âme,
S’il l’avait su .

Si j’avais su moi- même, à quel empire
On s’abandonne , en regardant ses yeux ,
Sans le chercher comme l’air qu’on respire ,
J’aurais porté mes jours sous d’autres cieux .
Il est trop tard pour renouer ma vie ,
Ma vie était un doux espoir déçu
Diras - tu pas , toi qui me l’as ravie ,
Si j’avais su ! ..
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LES ROSES DE SAADI

J’ai voulu, ce matin, te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.

La vague en a paru rouge et comme enflammée :
Ce soir ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.
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Et désapprenez-moi la haine,
Plus triste encore que l'amour !
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Ma vie, elle avait froid, s'alluma dans la tienne,
Et ma vie a brillé, comme on voit au soleil,
Se dresser une fleur sans que rien la soutienne ;
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Qu’il était beau l’ombrage où j’entendais les Muses
Me révéler tout bas leurs promesses confuses !
Où j’osais leur répondre, et de ma faible voix,
Bégayer le serment de suivre un jour leurs lois !

(Le berceau d’Hélène – Poésies, 1830)
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Je le revois dans la fleur éphémère ;
Elle apparait pour sourire et périr :
Comme elle, mon enfant, sur le sein de sa mère,
Après avoir souri, se pencha pour mourir.
[…]
(Souvenir – Poésies 1830)
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De sa fraîcheur lointaine il lave encore mon âme,
Du présent qui me brûle il étanche la flamme,
Ce puits large et dormeur au cristal enfermé
Où ma mère baignait son enfant bien-aimé
[…]
Ciel ! où prend donc sa voix une mère qui chante,
Pour aider le sommeil à descendre sur le berceau ?
Dieu mit-il plus de grâce au souffle d’un ruisseau ?
Est-ce l’Eden rouvert à son hymne touchante,
Laissant sur l’oreiller de l’enfant qui s’endort,
Poindre tous les soleils qui lui cachent la mort ?
[…]
J’enferme sous mon front cet écho d’harmonie ;
J’entends chanter ma mère et je ris à la mort !
[…]
Et je ne savais rien à dix ans qu’être heureuse ;
Rien, que jeter au ciel ma voix d’oiseau, mes fleurs ;
Rien durant ma croissance aiguë et douloureuse,
Que plonger dans ses bras mon sommeil ou mes pleurs[…]

(La maison de ma mère – Pauvres Fleurs 1839)
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Souvenir

Quand il pâlit un soir, et que sa voix tremblante
S’éteignit tout à coup dans un mot commencé ;
Quand ses yeux, soulevant leur paupière brûlante,
Me blessèrent d’un mal dont je le crus blessé ;
Quand ses traits plus touchants, éclairés d’une flamme
Qui ne s’éteint jamais,
S’imprimèrent vivants dans le fond de mon âme ;
Il n’aimait pas, j’aimais !

(Poésies, 1830)
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