Descosse Oliver - "
les enfants du néant" – éd. Michel Lafon / collection "J'ai lu", 2009
Pas de changement par rapport au précédent roman "
la liste interdite" (voir recension) : l'intrigue serait efficace en ce sens qu'il y a bien une énigme à deviner, mais c'est hélas enrobé dans un style ampoulé, dans une intrigue sentimentale à l'eau de rose, et surtout dans une psychologie-psychanalyse de bazar.
C'est donc l'histoire du grand psychanalyste qui subit un grand drame (son épouse est assassinée parce qu'il n'a pas su deviner à temps les intentions de l'assassin qui était l'un de ses clients), qui est donc archi-brisé par la dure vie et se résout à devenir policier, mais attention, pas n'importe quoi, il va faire "profiler" ou "profileur" à la mode états-unisienne et tout et tout. Et le voilà plongé dans une série d'assassinats épouvantables
Ce qui est le plus intéressant dans ce piètre roman, c'est le témoignage qu'il livre plus ou moins inconsciemment sur cette véritable mode de l'ultra-violence qui règne (en toute hypocrisie) actuellement dans les publications les plus anodines. L'auteur lui-même met en scène avec force descriptions faussement compatissantes et surtout complaisantes des crimes d'une violence abyssale (ça rappelle les gazettes des années trente, qui détaillaient pour le populo les crimes les plus atroces sous prétexte d'édification du bon peuple), et décrit le milieu ambiant d'une partie de la jeunesse des années 2000 : les films "gore", les jeux vidéo violents, les sites Internet propageant ces images accessibles sur un simple clic de souris etc. Face à cette mode évidemment entretenue sciemment par des gens qui en profitent, on ne trouve effectivement que de pôvres adultes empêtrés dans des démarches psychologisantes justificatives...
Commenter  J’apprécie         20