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Critique de MissAlfie


Après avoir découvert ce jeune auteur (il a quatre ans de moins que moi, donc il est jeune, et je suis jalouse de son talent !) avec Evariste, le sujet du nouveau roman de François-Henri Désérable m'a interpellé. Voilà qu'il s'intéresse à un personnage que Romain Gary évoque dans on autobiographie romancée, La promesse de l'aube. Seul roman de Romain Gary que j'ai lu à ce jour, La promesse de l'aube m'avait bouleversée, et je constate à travers Un certain M. Piekielny que je ne suis pas la seule à garder ce texte en mémoire.

A toi, futur lecteur de ce roman, songe d'abord à (re)lire le chapitre sept de la promesse. François-Henri Désérable n'est pas méchant, il te donnera toutes les clés pour comprendre son livre, et n'hésitera pas à citer les passages clés de ce chapitre essentiel pour la compréhension du roman. Ceci fait, il suffit de se laisser porter. Car François-Henri Désérable est un formidable raconteur d'histoire. de la sienne, de cette de monsieur Piekielny, de celle de Gary, et même de celle de Nicolas Gogol. Car à travers cette recherche, cette enquête sur les traces du voisin de celui qui s'appelait encore à l'époque Roman Kacew, François-Henri Désérable se raconte, évoque son rapport à l'écriture, à la littérature, le parcours qui l'a amené à devenir écrivain quand sa mère le voyait déjà docteur en droit... Et pour trouver et comprendre ce fameux monsieur Piekielny, le voilà également lancé sur les traces de Gary, de Vilnius à Paris, récit de l'homme entre faits avérés et fiction.

Peu à peu, se dessine un ouvrage où tout le talent de l'écrivain apparaît, qu'il s'agisse de l'écrivain nommé François-Henri Désérable, mais, aussi de manière générique, de l'ensemble de ces auteurs qui manient les mots pour se raconter entre fiction et réalité. Gary, on le sait, n'hésita pas à se créer une filiation avec un acteur russe, filiation plus glorieuse que ce père qui abandonna épouse et fils pour une jeunette. Il n'hésita pas non plus à relancer son souffle d'écrivain à travers son alter ego également lauréat du Goncourt, Emile Ajar. Alors on en vient à s'interroger : qu'est-ce qui relève du réel et qu'est-ce qui est fiction dans tout ce que Désérable nous raconte... de là à supposer que François-Henri Désérable aurait lui-même pu imaginer certains événements de sa vie ?...

Au final, il reste un roman extrêmement bien écrit qui interroge le pouvoir des mots et le pouvoir de l'écrivain, et met en valeur deux grands auteurs : Romain Gary, évidemment, mais également François-Henri Désérable lui-même qui confirme ici un réel talent littéraire.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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