AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ALDAMO21


Amies lectrices, amis lecteurs, si vous être actuellement déprimés, je vous conseille de reporter la lecture de ce livre.
*

Car ce livre me fut parfois très difficile à lire, parce que d'une part le sujet est violent et que d'autre part, je me suis un peu perdu dans les méandres de ces deux histoires. Elles étaient censées être racontées en parallèle et s'imbriquer, mais je les ai ressenties parfois trop enchevêtrées.

J'avais à trouver les deux fils d'une pelote. Celui du réel où l'auteure raconte une partie de sa propre vie et l'imaginaire avec l'histoire de cette famille corse.

Même si elle a une belle écriture très fluide, même si son style est plein de délicatesse, de tendresse et de douceur, Isabelle Desesquelles n'a pas ménagé son lecteur, en racontant le grand et horrible drame qu'elle a vécu étant enfant.
La mort violente d'un proche est déjà une énorme et déchirante douleur.
Le suicide d'une mère, celle de l'auteure alors qu'elle n'avait que huit ans, sera une incommensurable blessure qu'elle porte aujourd'hui et qu'elle portera peut-être toute sa vie.

Cette mort affreuse, cette souffrance intolérable, le traumatisme qu'à vécu l'auteure, ont eu une grande résonnance en moi. Et cet impact a effacé en partie l'histoire parallèle, fictive et dramatique de ce couple corse et de ses deux filles.

C'est comme s'il y avait pour moi, assez de malheurs dans ce récit autobiographique.
*

On s'interroge, on interroge le ciel, on s'interroge sur cette violence inouïe, la plus irraisonnée que l'homme s'inflige parfois à lui-même, celle de se donner la mort.
On s'interroge sur ces femmes et ces hommes. Quel furent leur cheminement de larmes, celui de leur profond désarroi, qui les ont amenés à se libérer par cet acte incompréhensible d'autodestruction.
*

Le pire est pour ceux et celles qui restent et qui cherchent désespérément à comprendre le geste du suicidé ou de la suicidée.
Le pire aussi pour les vivants, c'est de se sentir étouffés, écrasés, écrabouillés par le poids des questions et celui de la culpabilité.


Le pire aussi pour les vivants, c'est ce silence qui s'installe doucement. Parce que le suicide et la mort font peur, comme s'ils étaient contagieux.
Un silence sourd qui va s'abattre en renvoyant brutalement chaque membre d'une famille en deuil, dans sa solitude, dans ses doutes, dans ses souvenirs, dans ses chagrins, dans ces questions.


J'espère que par ce livre et ce partage, Isabelle Desesquelles a retrouvé un peu de sérénité.
Commenter  J’apprécie          117



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}