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Critique de Chouchane


Comment acquérir de la sérénité, vivre sans être sans cesse bouleversée par ses émotions (peur, colère, tristesse, euphorie....) ? En se transformant ! Oui mais comment ? Si la lecture de cette discussion entre deux hommes ne m'a pas apporté beaucoup de réponses, elle reste vivifiante et instructive.

Un sage pétri de philosophie orientale (hindouiste et bouddhiste) Arnaud Desjardins évoque les grandes étapes de la transformation dite fondamentale ou « éveil » cependant qu'un philosophe, Jean-Louis Cianni commente avec sa perception occidentale ce que peut-être une libération intérieure ; vision religieuse d'un côté, laïque de l'autre.

L'éveil, serait l'obtention d'un état stable de joie intérieure - et cela quelle que soit la situation tragique dans laquelle l'humain pourrait être plongé -, le développement d'un « égo vaste différent d'un égo hypertrophié », la possibilité de se connecter en profondeur avec les autres humains. le sujet est pour moi, aussi passionnant qu'insaisissable. Aussi pensais-je que ce dialogue entre un maître et un philosophe m'éclairerait. Pas sûr !

Pour Arnaud Desjardin, trouver la paix intérieure c'est accepter de se transformer, c'est-à-dire de se métamorphoser en acceptant « de mourir à un niveau pour renaître à un tout autre niveau ». Pour cela, l'initiation par un Maître est indispensable afin de suivre et trouver la « voie ».

Face à ce chemin spirituel Jean Louis Cianni propose, lui, d'utiliser la philosophie comme guide laïque, non pas pour se métamorphoser mais pour assumer pleinement sa condition. D'un côté, la philosophie comme moyen d'être un esprit critique, de conquérir sa liberté, de ne pas être asservis par des forces négatives. de l'autre l'exercice de la spiritualité, de la méditation pour mettre le monde de côté, remettre radicalement en question sa conception de la réalité afin d'atteindre un niveau supérieur. Ceci impose d'accepter l'ordre des choses, de capituler devant ce que nous sommes pour s'en libérer, de se libérer de ses illusions, « du voile opaque de la subjectivité ».

Oublier son égo... Pas si facile pour un occidental de capituler. Encore moins aisé dans nos sociétés capitalistes qui nous « dressent » dès la petite enfance à devenir des compétiteurs, à tout quantifier, à rêver d'une première place sur le podium ! Aussi le philosophe Cianni nous invite-t-il à dépasser notre servitude volontaire en résistant à ces injonctions et en conquérant notre liberté. Pour cela, il importe de retrouver intériorité, notre singularité loin des dictats d'une société normative qui nous transforme en « particules excitables » assujetties à la consommation.

Quoiqu'il en soit dans les deux cas, il faut vraiment le vouloir car le travail sur soit dure toute une vie. La voie d'Arnaud Desjardin reste, cependant, la plus exigeante en cela qu'elle impose un renoncement à soi qui semble à la fois ardu et ... incompréhensible pour l'occidentale que je suis. Pourtant, tout cela reste très attirant comment en effet rester indifférente quand on lit « J'ai atteint ce que je cherchais. Je ne suis plus inquiet mais je suis disponible. Je vis simplement dans un état de plénitude, sans frustration ni dépendance. J'aime encore vivre, j'aime les plaisirs quotidiens de la vie, mais si un ange m'apparaissait et me disait ; « Pour le temps et pour l'éternité, c'est fini », je répondrai aisément « D'accord ! ». Tranquille !
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