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Critique de Eutenor


"L'école doit incarner, avec une rigueur et une exemplarité spécifiques, la transmission et le perfectionnement des outils de la raison et de la sensibilité propices à l'émancipation individuelle et à l'efficacité collective, démocratique et matérielle, pour le plus grand nombre."

Et avec cette conclusion, on ne peut qu'être d'accord. Mais après la lecture de cet essai de Camille Dejardin, je me suis retrouvée à avoir un sentiment mitigé quant à ses solutions pour réformer l'école. Même si nous partons d'un constat forcément désastreux de l'enseignement en France et qu'elle nous propose des solutions qui sont tout à fait logiques et qui vont de soi : moins d'élèves par classes, une meilleure rémunération et en finir avec le mépris de la communauté enseignante, valoriser le parcours et la formation des professeurs, remettre les redoublements au goût du jour et ne pas en faire une catastrophe d'État...
J'ai parfois eu certaines réflexions à l'encontre de ce qu'elle pouvait penser sur d'autres.

Bannir le contrôle continu au profit d'un contrôle terminal "avec plusieurs entraînements" par exemple. Même si la réalisation du contrôle continu par JM Blanquer est d'une absurdité sans équivoque puisque les professeurs sont incités effectivement à surnoter leurs élèves et à manquer de discernement (dû en partie à la pression exercée de leurs chefs d'établissements), n'est-ce pas plutôt une conséquence de la politique du chiffre qui se manifeste dans toute la fonction publique (police, bibliothèques, poste...) ? Un besoin de cacher les disfonctionnements derrière des pourcentages flatteurs d'une jeunesse qui réussi son baccalauréat dont tous les journaux se gaussent. Mais Madame Dejardin oublie vite que le baccalauréat premier du nom avec toutes ses épreuves terminales montrait déjà ses limites, obligeant à Blanquer de proposer sur un plateau une réforme sans préparer ni le corps enseignant, ni les chefs d'établissements, ni les élèves. Oui au contrôle continu qui permet aux élèves de leur donner la valeur de l'effort continu, du travail tout au long de l'année (car de simples entraînements ne seraient pas pris au sérieux par la majeure partie des élèves, trop habitués à donner ce qu'ils ont pour les notes qui compteraient vraiment).

Pour ce qui est des établissements scolaire, oui, on dirait des prisons et oui il faudrait les valoriser par l'architecture, redonner à l'école sa valeur autrefois primordiale mais aujourd'hui oubliée par nos politiques. En revanche, dire qu'il faudrait absolument couper les élèves du monde extérieur "pas de musique enregistrée", pas de numérique dans le sens large... Quand bien même je ne suis pas une fervente adepte du "tout numérique", je ne peux m'empêcher de me dire que l'objectif de l'école est aussi de préparer les élèves à chercher et trouver des informations fiables. et cela inclue également internet. Les éloigner de cette réalité, c'est les empêcher de se former justement à se prémunir des mauvaises informations et de trouver les bonnes sources (tout en combinant ce savoir-faire à la recherche dans les ouvrages, cela va de soi.) Après, en dehors des cours, faudrait-il en venir à l'interdiction des téléphones portables dans l'enceinte du collège ? Cela, je ne pourrais pas m'en faire un avis véritablement objectif... Mais la question mérite d'être posée.

En bref, de bonnes propositions et d'autres qui ouvrent le débat. C'est un essai nécessaire à la bonne considération de l'enseignement dans les priorités politiques. Il me tarde d'avoir l'avis des enseignants sur ces propositions.
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