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Critique de gruz


De plus en plus de lecteurs ont Ingrid Desjours à l'oeil, et encore d'avantage depuis son précédent roman, Les fauves. Il faut avoir une poutre dans l'oeil pour ne pas remarquer qu'elle est une voix unique dans le domaine du thriller.

La prunelle de ses yeux ne déroge à la règle, bien au contraire. Je trouve que l'auteure a vraiment passé un cap depuis son précédent livre, avec des histoires davantage connectées à notre société d'aujourd'hui. Ça crève les yeux.

Une fois de plus, elle propose un récit qui en met plein la vue en matière de sentiments.

Une fois encore, elle pose un regard aiguisé sur notre société malade.

Cette fois-ci, elle nous fait regarder dans le blanc des yeux cette élite et ces castes à courte vue.

Sentiments exacerbés et point de vue acerbe sur notre société, Ingrid Desjours nous met le nez en plein dedans. Avec une intrigue et des personnages à ne pas fermer l'oeil de la nuit, elle ne fait pas dans la demi-mesure quand elle tisse des relations interpersonnelles.

Une intrigue psychologiquement et physiquement violente ; oeil pour oeil, dent pour dent. Récit fort, tension extrême qui monte crescendo. Pas de la poudre aux yeux, mais un sujet original et un traitement qui l'est tout autant. On est loin des sempiternelles histoires qu'on retrouve dans le monde du thriller. de quoi faire les yeux ronds parfois, tant l'histoire prend des directions inattendues. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences.

Des personnages d'une grande puissance émotionnelle, qui n'ont pas froid aux yeux. Ambivalents, comme souvent dans les romans de l'auteure, au point qu'on ne les comprend vraiment qu'en ayant une vue d'ensemble.

Et puis ce supplément d'âme au travers d'un sujet qui laisse des traces, du genre à s'imprimer sur nos rétines. Ingrid Desjours nous ouvre les yeux sur ces boites à élites qui forment les puissants de demain. Elle n'a pas ses yeux dans la poche lorsqu'elle donne vie à des personnages de « bien-pensants ». J'y ai même cru reconnaître un petit Zemmour (pléonasme ?).

Tout juste aurais-je aimé une fin un peu moins abrupte, mais elle est cohérente et ça prouve bien que je ne voulais vraiment pas perdre de vue cette galerie de personnages et d'émotions extrêmes (la patte Desjours). Ce n'est pas une simple vue de l'esprit, croyez-moi, la scène qui est la pierre angulaire du récit m'a littéralement tiré les larmes.

La prunelle de ses yeux est un thriller à part, il serait dommage de fermer les yeux et de passer à coté. Ingrid Desjours a du nez pour concocter des histoires qui ne laissent pas indifférent, le bouche-à-oreille devrait faire le reste. Avec cette nouvelle réussite, je la garde à vue jusqu'à la prochaine fois.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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