La Réunion où, loin de toute influence étrangère, vit un islam de France qui s’épanouit autour de la mosquée de Saint-Denis inaugurée en 1901.
Le CFCM aura été ainsi dans l’incapacité de se donner cette voix à laquelle on aurait pu faire foi.
La vérité est que, abandonnés, les jeunes ont pris un autre chemin, ont construit une autre prédication, ont élu un autre islam que celui des pères.
Il existe une racisme anti-musulman, anti-arabe, anti-maghrébin qui n’est pas acceptable.
Mieux vaut donc en convenir: nulle politique gouvernementale ne pourra jamais se substituer aux musulmans car il n’en est aucune qui aura un jour légitimité à parler à leur place. Aussi, la seule chose à faire, et qui puisse l’être, est-elle d’accompagner cette démarche si attendue qui proviendrait des acteurs eux-mêmes en sachant que les principaux, parmi eux, se trouvent au sein des mosquées.
Quel est le missel de l’islam de France ? Car s’il n’est plus concrètement d’islam des caves, le sentiment que donne l’islam de France est d’être resté intellectuellement dans le souterrain.
Aujourd’hui encore, les « blédards », comme disent les spécialistes, dominent. Non pas tant parce qu’ils souhaitent monopoliser la place, mais [parce que] personne ne vient vraiment la leur contester. Dit autrement, contrairement aux autres cultes qui sont soutenus par leurs élites sociales et intellectuelles, la gestion du culte n’intéresse pas les élites d’origine musulmane. Plus difficile encore à faire admettre à de nombreux observateurs toujours en recherche du « bon musulman », beaucoup de ceux qui se définissent comme des « intellectuels musulmans » ont la particularité de n’être jamais vu dans les lieux de culte au point que leur foi réelle peut être facilement mise en doute par la piétaille des fidèles qui préfèrent suivre ceux qui prient avec eux. Pour avoir le poids d’un Bernanos au sein de l’Eglise catholique et en combattre les excès, encore fallait-il aller à la messe.