AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ATOS


Bon, et bien voilà je me suis faite Despentes. Ça vous choque ? Alors ne la lisez pas.
Pas tout Despentes, non bien sûr. Un brin, quelques feuilles. Faut toujours que je me la raconte...Histoire de bien me remettre en place.
Elle dérange un peu cet auteure ? Non ? Allez si. Non ? C'est chaud ou froid, en tout cas ça donne pas dans le tiède. Mais on s'en moque un peu. On fait pas partie du milieu. Alors on y va . Un peu de graisse sur les arcades. Les bandes, les gants. Allez on est sur le ring. Et ça tape, dans tout les sens. Éponge jetée dans le sceau. Ça frappe surtout. L'intrigue est là, le scénario du combat. Les bruits, la sueur, la peur, la défonce, l'approche, l'accroche, « hyper cute », détournement de mission.
Je lis : «  Road movie », je dis : ça va , on roule.
On dit «  polar », je dis : lunettes noires.
On dit : « limite pornographie », je dis : connerie !
Cash ...cash ladies.
Ce qu'elle m'a mise dans la tronche Despentes , ça m'a réveillé.
En la lisant ; je me disais «  non mais là, attends, c'est limite... », Quelques pages plus loin « elle va avoir des emmerdes », en fait j'ai réalisé que c'est ma trouille qui faisait ça. Cette trouille que je croyais hors de moi, que je disais «  pas pour moi », cette censure que j'avais avalé, bouffé, et qui avait déjà commencé à me digérer.Le camembert si ça commence pas par puer par la croûte, ça finit toujours pas périr par le coeur. C'est le coulant des noeuds de tous nos problèmes. La méchante petite tare nationale qui nous écrase la face contre le miroir. Dans les salons, y a pas un rictus d' intelligence, y a que des grimaces de soumission. Et ça c'est pareil à tous les rayons.
La trouille, cette saleté que j'avais chopé en respirant l'air du temps et qui me faisait méchamment penser qu'un auteur n'était plus totalement libre décrire tout à fait comme il le souhaitait. Faut être présentable, recevable, convenable, politiquement abordable...quitte à en devenir stérilisable, imbuvable, immangeable. Tant qu'on reste dans l'inconcevable....Tant qu'on est monnayable.
La première liberté d'expression c'est d'abord dans la tête de chacun, et surtout dans la tête du lecteur, qu'elle vient se loger. C'est là que ça commence, c'est là que ça commence à germer.
Lire Despentes ça m'a rappeler de jeter un oeil au calendrier, raison de jardinier.
Despentes, ça fait du bien, surtout par ces temps de grandes branlées inter-congénitales.
Ça déborde de la marge, c'est là que ça commence à devenir imaginable.

Astrid Shriqui Garain
Commenter  J’apprécie          192



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}