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Critique de marchenry


Tout de même il faut se poser la question. Pourquoi un tel battage autour de ce livre ? Une de Télérama, des Inrocks, et pluie d'éloges alentour, du Monde à Libé à l'Obs et même au Point.

Pour ma part, je n'ai pas franchi la page 143. C'est déjà un exploit que d'en être arrivé jusque là : c'est même à se demander comment.

Despentes a "la carte" comme disait Michel Ciment (ou Jean-Pierre Marielle on ne sait plus). Elle est dans l'air du temps, dans le fond et la forme, qui sont à peu près ceux de LFI dans les grandes villes et surtout à Paris. D'ailleurs il ne faut pas attendre bien longtemps, la page 9 exactement, pour se retrouver entre soi et en terrasse rue de Bretagne, qui est un des hauts (et beaux) lieux de cette branchitude caricaturale et (très) friquée (pour celles et ceux qui ne connaissent pas je vous laisse y découvrir le prix du mètre carré) (attention les yeux).

Caricature, le mot est le bon, avec paresse et lourdeur tant qu'on y est. Caricature, tout l'est dans ce livre dont (presque) chaque page sonne faux, dont (presque) chaque pensée sonne creux, dont (presque) chaque personnage sonne toc. Ok, il y a quelques trouvailles ici et là, comme de l'électricité dans le crochet qui part au menton du lecteur, la Despentes touch. Mais pour le reste... Dans une sorte de vraie-fausse correspondance (mais qui a osé parler des Liaisons dangereuses, qui ?) et un style qui prend de l'âge à chaque page, Despentes recycle chez chacun de ses personnages des poncifs politiques et sociétaux. Pour peu qu'il.elle est néo-féministe, anticapitaliste, antibourgeois.e (nota 1 : nous parlons ici du.de la bourgeois.e à l'ancienne, connard.connasse, vivant dans le 16ème, lisant Madame Figaro, aimant Sardou et planquant de la ferraille au bord du lac Léman), décroissantiste et insoumis.e (nota 2 : nous parlons ici de l'insoumis.e à la sauce de chez nous, c'est à dire privilégié.e et soumis.e à une bien-pensance confortable, nombriliste et factice), le lecteur.trice criera Hourra. La preuve : la presse citée supra. Mais les autres, quoi ? Pensum ? Imposture ? Boursouflure ?

Virginie Despentes, qu'on a lue, qui fut punk, frémissante, dérangeante, n'est plus rien de tout ça : elle est devenue une marque, et à son tour un stéréotype. On a fricoté avec Libé mais on finit par coucher avec Biba. On lui souhaite toutefois plein de ventes pour continuer de boire des pots en terrasse, rue de Bretagne.
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