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Critique de Mimeko


Le superintendant Francis Zondi, surnommé Bronx après son stage au FBI,
est contacté par Deon Breyttenbach, qui malgré la lettre de demande de rançon qui lui interdisait de prévenir la police, l'informe que son fils d'une dizaine d'annes a été enlevé. Cette disparition s'ajoute à d'autres, les enfants ont tous été enlevés à leur sortie de l'école, et les premiers, trois semaines auparavant. Peu d'indices seulement les lettres dactylographiées demandant une rançon de 50 000 rands. L'enquête piétine jusqu'à la découverte des enfants dans une grange abandonnée et d'une vieille veste contenant une enveloppe avec un nom.

Une enquête difficile, avec pour seul indice, lors d'une planque pour appréhender le collecteur de la rançon, l'identification, près du domicile d'un des parents, d'un noir qui marche à pied...Autant dire toute la population Noire, étant donné que l'Afrique du Sud, après dix années de grâce et l'illusion d'une nation Arc en ciel réconciliée, est retombée dans des luttes non plus raciales mais de classes, où les Noirs n'ont toujours pas les moyens de s'acheter un véhicule...Un pays où Molefe, un ancien détenu s'improvise révérend et se fait prédateur pour gagner facilement l'argent qui lui permettra de bâtir son église, manipulant Haardus, un blanc paumé, alcoolique au dernier degré et pas très malin...
Une enquête du superintendant Zondi dans laquelle il se confronte avec lucidité à la société sud-africaine dans ce qu'elle a de plus déprimant, des enfants qui disparaissent, des townships où vivent les pauvres, Noirs et Blancs confondus et laissés-pour-compte, une société qui n'a pas tenu ses promesses de fraternité et d'entraide, d'éducation, perpétuant l'écart entre démunis et aisés. Un monde clivé dans lequel évolue le superintendant, presque blasé de voir son pays s'enfoncer dans cette médiocrité mais qu'il observe avec intelligence et impuissance.
Le Noir qui marche à pied est un bon polar, une enquête policière un peu trash, qui tient la route, mais c'est surtout une peinture au vitriol de la société sud-africaine, engluée dans ses paradoxes et son passé, dans ses fractures sociétales difficilement reconciliables.
Une analyse lucide et désenchantée.
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