Chaque jour, au cours de la semaine suivante, des petits groupe se glissent en dehors de Luang Prabang et ramènent clandestinement quelques armes pour pouvoir se défendre.
A midi, les japs ont presque réalisé l'encerclement.
Ils ne donnent pas l'assaut, mais tirent abondamment, protégeant des groupes légers qui cherchent à pénétrer au cœur du camp.
La situation en Chine est très confuse.
Trois gouvernements se partagent le pays : les communistes, le gouvernement pro japonais, le gouvernement de Tchoung - King
Il y a une "valise" par semaine entre les muongs et le P.C. sous forme de rapports entièrement chiffrés au code Playfair, s'ils sont importants, semi - codés seulement s'il ne s'agit de rien de bien important.
Picot leur tient de grands discours dans un mélange pittoresque de laotien et d'argot français, tandis que son adjoint, Bourette, écoute Radio - Delhi ou fait écouter les émissions à la population.
Le prince Pethsarath mène avec les japonais le jeu nécessaire pour réaliser la complète indépendance du Laos et en forge les outils : armée, garde civique, police, services.
Les autorités lao donnent en sous -main, des instructions pour que les villages ravitaillant des guérillas soient exemptés de corvées et de prestations et pour que les ordres japonais soient sabotés.
Toutefois, l'armée japonaise ne combat que ceux qui, sur l'ordre du gouvernement actuel et de ses troupes, s'opposent à l'Armée japonaise et elle conserve l'amitié envers le peuple français, comme auparavant.
L'Indochine française reste un havre de paix, cerné par l'hostilité avouée des pays occupés par les japonais et par celle nuancée de la Chine, seul pays par lequel elle puisse néanmoins avoir des rapports avec l'extérieur.