L'amour fait des miracles. L'amour rend heureux. Mais est-ce que l'amour dure ? J'espère, putain, j'espère qu'il durera... J'espère que je n'ai pas été bannie de mon foyer pour une relation de quelques mois, ou pire, quelques semaines...
Comment lui faire comprendre que, quand bien même mais parents approuveraient notre relation, il nous sera impossible de vivre ensemble tant que nous ne serons pas unis par les liens sacrés du mariage. Et ça... Comment le faire comprendre, ou ne serait-ce qu'entendre, à un occidental... ?
Se faire embrasser à vingt ans, après sept ans de frustration hormonale, eh bien ça donne ce qui se passe : je n'arrive plus à réfléchir. Mes neurones essaient de se connecter et de me dire que je ne suis pas censée prendre plaisir, mais en vain.
Pour être honnête, je n'ai encore jamais bu d'alcool fort. Cidre, vins et champagne, c'est tout ce que je connais. J'appréhende un peu ce premier verre, surtout que je n'ai rien mangé depuis ce midi. Nous trinquons avec nos petits verres, et j'approche le mien de mon nez. L'instinct de survie sûrement.
Notre vie est basée autour de notre futur mariage. Dans la phase pré-mariage, c'est-à-dire de la naissance au jour J, nous sommes les marionnettes de nos parents, des êtres voués à faire leurs études et ne pas avoir d'autres loisirs que les activités extra-scolaires. Et, précision de la plus haute importance, nous sommes dans cette phase des êtres dénués de sexualité. En revanche dans la phase post-mariage, nous sommes des êtres doués de capacités dignes du Kâma-Sûtra, et nous devons le prouver à la société par un moyen très simple, la fécondité immédiate.
J'aimerais un peu de modernité dans tout cela... Epouser un indien certes, mais que j'aurais rencontré moi-même et dont je serais éperdument tombée amoureuse... Faire des enfants plus tardivement... Toutes ces choses qui paraissent plus que normales aux yeux des autres, et pour lesquelles il nous faut batailler quand on est dans cet entre-deux.