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Critique de ErnestLONDON


Grâce à un astucieux changement de cadrages, ceux que l'on a jusque-là pris pour des acrobates, se révèlent être des pirates à l'abordage. le ballet se poursuit page après page avec la même élégance, mais la chorégraphique est maintenant organisée autour d'un but précis : accaparer le navire du camp d'en face. Comme si toute cette agitation belliciste n'était finalement qu'un spectacle.

Outre l'absurdité de la guerre, éternel recommencement d'une conquête dérisoire, Laëtitia Devernay nous montre, sans un mot comme à son habitude, que la nature, loin de s'enfermer dans des nationalismes imbéciles, des replis identitaires aux fondements incertains, multiplient les rencontres, les alliances, les échanges, les croisements, les réseaux, les entraides. Les ultimes plans de l'album laissent l'humanité partir vers son horizon improbable, dans la reproduction infinie du même scénario toujours recommencé, entre les Rouges et les Bleus, tandis que la faune et la flore sous-marines, bigarrées au possible, envahissent progressivement l'image, apportant un tout autre art de vivre.
Loin d'imposer un point de vue, qui aurait risqué d'apparaître manichéen, elle laisse son lecteur à ses propres réflexions et conclusions.
Mêlant ici tampons et dessin, elle semble concevoir ses illustrations, toujours avec autant de minutie, comme les tableaux d'un spectacle de danse. Véritable fable écologico-philosophique.

Article à retrouver sur le blog :

Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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