Citations sur Je viendrai ce soir à neuf heures... (8)
Je me souviens d’une phrase : « Les hommes prennent la mort comme un navire prend l’eau ; naufragés en pleine mer, ils s’inquiètent de bouées et de gilets de sauvetage. Tôt ou tard, ces peigne-culs se noieront. » je suppose qu’il voulait dire qu’il valait mieux savoir nager que d’avoir une bouée.
Le chacun pour soi est le chacun contre l'autre.
Il suffit de glaner les soupirs qui s'échappent du cœur des êtres humains. Chacun d'eux est porteur d'une histoire.
La beauté intérieure de Julia affleure sur ses traits sous la forme d’un sourire cordial qui fait miroiter l’espérance d’un monde meilleur.
C’est trop facile de s’adresser à Dieu et non à tous ceux auxquels on a nui.
En deux ans, il a eu le temps de mesurer la distance qui le séparait de ces enfants pour qui chaque jour est un combat, au propre comme au figuré. Ils sont avides d’accéder à la connaissance qui leur donnera la liberté ; ils sont en manque d’une tendresse qui leur conférerait le sentiment d’exister. Toutefois, ils sont musulmans et il doit s’en tenir à une stricte neutralité. Derrière chaque enfant, il y a un imam qui a réponse à tout. Ce n’est pas la moindre difficulté de sa position. Être présent, enseigner et écouter.
Il alphabétise une vingtaine d’ados des deux sexes. Il leur apprend à lire et à écrire, à compter, à s’exprimer, à se respecter les uns les autres. C’est un travail harassant parce qu’il faut s’adapter au rythme de chacun et de chacune, et que les locaux sont exigus et surchauffés. Quand sonne la fin des classes, la chemise trempée, la tête comme une soupière, il a hâte de se précipiter sous la douche avant de s’étendre sur son lit… Mais il ne lui est pas facile de s’arracher à l’essaim de jeunes qui a encore des questions à poser et des opinions à émettre. Pour rien au monde, malgré sa fatigue, il ne les repousserait. Bref, la fin des cours est un moment privilégié qui permet d’approfondir sa relation avec eux.
— Quelque chose comme ça. Hier soir, je vous ai observé pendant le repas. Depuis, la question revient, obsédante : comment se fait-il que vous ne correspondiez en rien à tout ce que j’ai lu et entendu sur vous ? Vous étiez laid, vous êtes beau. Cela tient du miracle.
— On dit souvent que l’âge mûr convient à certains hommes. Voyez Belmondo. Nous allons nous rencontrer tous les jours pendant plusieurs semaines. Que nos rapports soient simples et cordiaux.