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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
1945. Fin du conflit.
Les rôles s'inversent, les oppresseurs deviennent les opprimés, les bourreaux se transforment en victimes, les persécuteurs en prisonniers corvéables à merci.

Le roman questionne le comportement de ces hommes qui n'ont pas choisi le rôle que la guerre leur a assigné. Certains ont choisi de fuir, se cacher, résister, parfois changer de nom. D'autres ont préféré collaborer, par aveuglement ou pour sauver leur peau. Parmi ces derniers, certains ont retourné leur veste quand le vent s'est mis à souffler dans une autre direction.

L'exil, l'exode, la déportation, ont brisé des cellules familiales soudées, des amitiés ou des amours d'avant-guerre. À la libération, on se demande si ceux que l'on a aimés mais perdus de vue sont toujours vivants, en bonne santé, s'ils ne nous ont pas oublié.

Vincent cherche Ariane. Ils se sont aimés avant le conflit, puis Vincent est parti et Ariane a disparu.
L'ombre d'Ariane plane sur les pages du roman, telle un mystère. Ariane est-elle vivante ? A-t-elle disparu de son plein gré ? S'est-elle enfuie ? Vincent la retrouvera-t-il ?

Les autres personnages poursuivent aussi une quête.
Il y a Saskia, qui à son retour de déportation découvre que ses parents, qui ne sont plus, ont été trahis et spoliés.
Lukas, un prisonnier allemand qui ne rêve que d'évasion.
Fabien, qui met sa vie au service d'une cause.
Il y a aussi Léna, Matthias, Max, Éléonore, et tant d'autres.

Un monde à refaire suit le schéma d'une intrigue complexe, qui suit les règles d'un jeu d'échec où chaque joueur avance ses pièces en anticipant les réactions de l'adversaire.

Si j'ai bien aimé, je n'ai pas été transportée autant que je l'escomptais. Les nombreuses descriptions et explications techniques sur la campagne de déminage ont rendu ma lecture un peu fastidieuse, et je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages pourtant décrits dans toute leur complexité.
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Je suis normande, née dans les années d'après-guerre, le débarquement du 6 Juin 1944 j'en ai abondamment entendu parler, avec son cortège de dégâts et de traumatismes.

Avec ce roman, je me rends compte que je connais nettement moins le débarquement de Provence qui a pourtant fait lui aussi de nombreuses destructions et laissé un sol dangereux.

Nous sommes juste à la charnière de la fin de la guerre et du départ des Allemands. Outre les destructions massives comme à Marseille, ils ont laissé une côté entièrement minée, infréquentable alors que la population tout à sa joie d'être libérée voudrait foncer vers la mer.

Dans ce contexte, des équipes volontaires de démineurs se sont constituées, sous l'égide de Raymond Aubrac. Ils sont obligés de travailler à l'aveugle, connaissant mal les différents types de mines et n'ayant pas les plans allemands qui pourraient limiter les risques.

Les candidats au déminage ne sont pas légion, c'est pourquoi des prisonniers allemands sont réquisitionnés, en dépit de l'interdiction de la convention de Genève d'utiliser les prisonniers à des travaux dangereux. Après tout, ce n'est que justice après tout ce qu'ils nous ont fait eux-mêmes pense une majorité.

A la tête de la petite équipe de démineurs, Fabien très engagé dans la résistance depuis le début de la guerre, estime que c'est simplement continuer le combat sous une autre forme. Il est inconsolable de la perte de sa femme, Odette.

Vincent, lui, vient d'intégrer l'équipe sous un faux-nom. Nous comprendrons progressivement pourquoi. Il est à la recherche d'une femme aimée, disparue sans laisser de traces. Il espère la retrouver en questionnant les prisonniers allemands. Il va jusqu'à se lier d'amitié avec l'un d'entre eux, Lukas et lui proposer de l'aider à s'évader en échange de renseignements.

Vincent va faire par ailleurs la connaissance de Saskia, jeune fille qui revient de déportation et s'aperçoit que sa maison a été accaparée indûment par une famille. A la douleur d'avoir perdu sa famille s'ajoute la colère de la spoliation et l'impossibilité de le prouver.

J'ai été très intéressée par la description de cette période particulière ou tout est flou, une guerre se termine mais ce n'est pas encore tout-à-fait la paix. Des gens se sont perdus, ont été trahis, la joie que ce soit fini est là, mais plombée de tant de souffrances qui dureront longtemps. On ne sait pas encore très bien qui est ami, qui est ennemi.

Certains poursuivent une vengeance, d'autres veulent seulement avancer vers une société meilleure. Dans l'équipe de Fabien, le mélange quotidien entre Français et prisonniers allemands finit par créer des liens et du respect. Il y a des moments de tension et d'autres d'entraide, impossible de faire autrement devant une mission aussi dangereuse.

L'autrice a sûrement fait un travail de documentation solide sur cette période, dans la région de Hyères notamment, mais j'ai trouvé l'histoire affaiblie par le côté romanesque, trop surchargé à mon goût, avec des retournements de situation pas toujours très crédibles. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages.

C'est toutefois une lecture à retenir pour le sujet si peu traité dans la littérature me semble-t'il. Et la plupart des lecteurs n'ont pas mes réserves.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Au printemps 1945, à Hyères, la majorité des habitants ne veut penser qu'aux lendemains et oublier les sales années de guerre, comme partout en France, alors que la seconde guerre mondiale touche à sa fin. Ce n'est pas le cas de tous, évidemment, et ce sont ces personnes-là qui occupent toute la place dans le premier roman de Claire Deya, Un monde à refaire. Ils ou elles ont combattu dans la résistance, reviennent des camps ou encore, dans le cas des Allemands, sont retenus prisonniers. La romancière s'intéresse au destin de ces hommes et de ces femmes qui ont une espérance à reconstruire mais elle dresse surtout, c'est la principale qualité du livre, un panorama à la fois très documenté, vivant et sensible de ce coin de France où a eu lieu un débarquement moins célèbre que celui de Normandie. Un monde à refaire a une vraie gueule d'atmosphère, entre les héros, les salauds qui se refont une virginité et le gros de la population qui ne s'est pas mal conduit mais qui n'a pas eu non plus de courage pour agir. Et puis il y a les démineurs qui risquent leur vie chaque jour pour "libérer" plages et champs. Ils sont le corps et l'âme du livre, eux dont le travail a rarement été évoqué pour raconter cette période. Moins convaincantes, sans doute, mais cela dépend des goûts de chaque lecteur, sont les intrigues sentimentales, torturées à l'excès, qui concernent les principaux personnages du roman. Avec Ariane, notamment, qui a disparu quand le récit débute et qui sert de fil (bien sûr) à l'histoire qui domine toutes les autres, avec sa dose de mystères qui ne s'éclairciront que dans le dénouement de Un monde à refaire. C'est du classique mais on peut estimer que l'autrice, sur cet aspect-là, aurait pu se montrer moins pesante dans son lacis de hasards, de coïncidences et de révélations. D'où un jugement un brin mitigé sur un roman qui, paradoxalement, s'avère moins éloquent dans sa partie la plus ... romanesque.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Nous sommes en 1945. La guerre touche à sa fin. En France, sur les rives de la Méditerranée, une grande quantité de mines ont été disposées par les Allemands.
Fabien, sorti du maquis, mène une équipe d'hommes courageux qui s'emploient à déminer la zone. Parmi eux, des prisonniers Allemands.
Vincent rejoint l'équipe. Mais son histoire est plus complexe qu'il n'y paraît.
Saskia, elle, est de retour des camps. Elle découvre que tout ce qu'elle avait a disparu.
Entre danger, recherche du grand amour, recherche de la vérité, ce livre fait se rencontrer des personnages et des destins.
Ce pan inconnu de l'Histoire se mêle aux destinées de ces personnages torturés et en quête de liberté et d'apaisement.

Merci à Version Femina et aux éditions de l'Observatoire pour l'envoi de ce livre.
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Ce livre aborde une thématique que je n'avais pas encore lu dans les romans traitants de la période 39-45, celle des soldats français comme allemands, chargés de devoir déminer les plages, les champs… de plus, le roman se passe dans le sud de la France, qui a aussi été sévèrement touché durant cette période historique. Nous suivons ainsi plusieurs personnages ayant chacun leur lourd fardeau de ses dernières années. La jeune Saskia qui revient des camps et trouve sa maison familiale occupée par une autre famille, Fabien qui a été dans la résistance, Vincent qui est prêt à tout pour retrouver sa compagne Ariane… J'ai eu un peu de mal à vraiment poser le cadre pour chaque personnage, mais je me suis laissée portée par l'écriture de Claire Deya, que j'ai trouvée agréable à lire. Cela m'a beaucoup intéressée de savoir les techniques de déminages, ainsi qu'une région dont on parle peu (contrairement à la Normandie par exemple, ou l'Est de la France). Mais j'aurais cependant aimé, que le cadre des personnages soit peut-être un peu plus clair, car j'ai été un peu perdue, néanmoins cela n'a pas empêcher mon intérêt pour ce livre que je recommande.
Lien : https://celitteratureofficie..
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