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EAN : 9791032930762
413 pages
L'Observatoire (03/01/2024)
4.11/5   102 notes
Résumé :
Hyères, 1945. C'est presque l'été, presque la paix. Après cinq années de conflit, tous n'aspirent qu'à revivre, libres. Et pourtant, sur les rives de la Méditerranée, des millions de mines laissées par les Allemands menacent d'exploser. Qui s'en souvient ? Comment trouver sa place dans ce monde que l'on ne reconnaît plus, lorsqu'on revient des camps, comme Saskia, ou du maquis, comme Fabien ? Quand on recherche au milieu du chaos, comme Vincent, la femme qu'on aime ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Le sublime, ce résistant héroïque.

Printemps 1945. Les plages du Var sont désertées par les touristes mais bourgeonnent de mines qui ne demandent qu'à éclater avec les beaux jours naissants.
Des hommes d'horizons divers risquent leur vie à chaque instant pour tenter de neutraliser ces engins mortels savamment enfouis dans le sable par une armée allemande en déroute.
Des hommes pour la plupart déjà victimes des déflagrations destructices de la guerre. Comme Fabien, le chef d'équipe, résistant de la première heure, qu'une obsession tenace, connue de lui seul, poursuit jour et nuit. Ou comme Vincent, à l'identité trouble, évadé d'un camp en Allemagne pour retrouver son grand amour. Mais aussi comme ces prisonniers de guerre allemands auxquels on demande de réparer les nombreux dégâts causés par leur présence inamicale.
Parmi ces prisonniers, Vincent espère trouver la personne qui protégeait sa bien-aimée, Ariane, et qui pourrait savoir ce qu'elle est devenue. Il se rapproche de Lukas, un fin lettré qui comprend parfaitement le français et qui excerce sur lui un certain magnétisme.
Il lui propose alors de l'aider à s'évader en échange des informations qu'il recherche...

Roman ambitieux et très bien documenté sur une période de la guerre qui dans ses derniers soupirs laisse enfin entrevoir une paix en plein préparatifs.
Avec un scénario parfaitement maîtrisé et qui fera sans nul doute l'objet d'une adaptation cinématographique, Claire Deya nous propose un premier roman éblouissant. Intrigue, complot, romance en plein coeur d'une nuit noire qui recouvre peu à peu ses esprits et nous permet d'admirer à nouveau "le sublime" d'une constellation étoilée..
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N'ayons pas peur des mots , ce roman est une trés belle réussite et c'est avec regret que j'ai tourné la dernière page , non sans avoir lu la postface et la bibliographie de référence située à la fin . avec grand intérêt .
La période visée , on pourrait en dire , " Quoi ? Encore une histoire d'amour dans une période de guerre , c'est du vu et revu " .Laissez cet a priori de côté .En fait , nous sommes avec les démineurs qui , aprés la fin des conflits , ont été chargés de " nettoyer " tous les secteurs piégés , et ce bien entendu , au péril de leur vie .
Parmi eux , des volontaires , sans doute , mais aussi des prisonniers allemands .Cohabitation délicate mais pour tous un même chemin , celui du retour au pays , du retour vers les familles , vers les amours jamais oubliés malgré le temps qui passe , lisse les sentiments ... L'espoir et ...le présent gangréné par le passé toujours bien douloureux .
L'ambiance est hautement électrique , on s'en doute et on se demande si une nouvelle guerre ne va pas opposer ces êtres tout juste libérés des combats et devant en mener un autre , insidieux .
Les portraits des hommes sont sublimes , ceux des femmes ne le sont pas moins et chacun et chacune d'entre eux dégage une force étonnante face à l'envie de vivre enfin avec ou sans les repères sociaux et affectis qui étaient les leurs " Avant " .
Elle" s'appelle Ariane , elle occupe les esprits tout au long du roman , sorte de " fil rouge" chimérique et elle ne prend place que dans les derniéres pages pour une intensité digne d'un thriller .
Ce roman trés bien écrit m'a vraiment transporté, à la fois roman historique , roman psychologique , roman d'aventures , roman d'amour , un vrai roman de vie de nature à plaire à un large public .Les chapitres sont courts , et maintiennent tous nos sens en éveil .
Je mets 5 étoiles sans aucune hésitation , il y a longtemps que je n'avais pas " vibré " de la sorte même si mes heures de sommeil s'en sont vues quelque peu " perturbées " et ma facture d'électricité .....
Aprés , chers amis et amies , on me demande mon avis , je le donne et l'assume mais ...ce n'est que MON avis ....
A trés bientôt , passez une bonne journée et , peut -être , de bonnes vacances !!!
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Les démineurs doivent pouvoir compter les uns sur les autres

En explorant une page méconnue de l'immédiat après-guerre, le travail de déminage des côtes méditerranéennes, Claire Deya nous offre un roman poignant, entre règlements de compte et fraternisation, entre collaboration et justice.

Alors que la Seconde guerre mondiale s'achève, les derniers soubresauts du conflit continuent de marquer durablement les esprits. Sur la Côte d'Azur, l'ambiance est bien loin du farniente, car les bombardements ont laissé des traces béantes et les plages ont été défigurées et minées. Fabien a quitté le maquis pour prêter main-forte aux équipes qui chaque jour risquent leur vie pour nettoyer le littoral. À ses côtés, des volontaires plus ou moins volontaires et des prisonniers allemands. Contrairement aux accords de Genève, ils sont mis à contribution pour réparer ce que leur armée a souillée. Parmi eux, Lukas et Hans qui, au-delà des promesses de réduction de peine, voient dans ce travail une opportunité de prendre la fuite.
Quant à Vincent, s'il se jette à fond dans ce travail si risqué, c'est qu'il a déjà tout perdu. Ariane, l'amour de sa vie, a disparu. Mais il veut encore croire qu'elle est vivante et consacre tout son temps libre à tenter de la retrouver dans ce chaos. Il veut s'approcher des prisonniers allemands qui ont pu la côtoyer, car elle travaillait au château des Eyguières où l'occupant avait installé son quartier général. Engagée dans la résistance, elle avait pour mission de gagner la confiance des officiers et de leur soutirer des informations. Mais elle voudra aller au-delà de cet objectif et finira par disparaître sans laisser de traces, ou presque. Car Vincent caresse l'espoir de «savoir enfin ce qui était arrivé à Ariane pendant l'Occupation, pourquoi elle avait disparu, où elle était.»
Dans cette France en pleine effervescence erre une autre âme en peine erre, Saskia. Revenu des camps de la mort et passée par le Lutétia où on lui conseille de faire profil bas, elle retrouve sa maison familiale occupée par des bourgeois sûrs de leur von droit. En attendant de pouvoir prouver sa bonne foi, elle accepte la proposition de Vincent de l'héberger chez lui.
Claire Deya va alors suivre les parcours respectifs de ses personnages dans un pays qui se cherche, entre profiteurs qui essaient de sauver leur situation et victimes qui tentent de faire reconnaître leurs droits, entre ceux qui ont soif de vengeance et ceux qui essaient de tourner la page très sombre de la guerre.
Tout au long des opérations de déminage, parfaitement détaillées et documentées, on va se rendre compte des nombreuses implications que ce genre de travail implique, à commencer par une confiance absolue dans les équipes à l'oeuvre. Si c'est un peu contraints et forcés que Français et Allemands se retrouvent sur le même terrain, il leur faudra bien s'entendre pour rester en vie.
C'est dans ce climat explosif, au sens premier du terme, que pour Vincent et Saskia de nouveaux éléments vont apparaître sur le chemin difficile de leur quête respective.
Je l'ai dit, cette page d'Histoire est admirablement documentée, ajoutant au romanesque la force du témoignage, l'émotion du vécu. Un travail de mémoire remarquable qui entre en résonnance avec l'actualité brûlante et la multiplication des actes antisémites. Et qui me pousse à conclure avec la dernière phrase du discours prononcé à l'UNESCO par François Heilbronn au nom du Mémorial de la Shoah: «Seules l'éducation, la science et la culture nourries par un projet universel et humaniste permettront que notre promesse faîte il y a 79 ans aux rescapés juifs du plus grand génocide de tous les temps, le «Plus jamais ça!», retrouve son sens et sa réalité.»

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Des plages et la mer minées. Des tranchées et des lignes de barbelés transpercent la Côte d'Azur. Libérée des soldats allemands par le débarquement des troupes alliées de Provence en août 1944, la plage de Hyères devenue plaie béante a fait disparaître avec elle les souvenirs d'un passé heureux. Vincent, un ancien prisonnier évadé des camps allemands, s'acharne pourtant à y revenir par amour en avril 1945. Dans les derniers jours de la guerre et avant l'armistice, il se portera volontaire pour faire partie de cette autre armée de l'ombre peu connue et reconnue, celle des démineurs.

J'ai eu un très grand coup de coeur pour un monde à refaire de Claire Deya dont c'est le premier roman. Comme j'apprécie les romans se déroulant pendant la guerre, il m'a éclairé sur l'occupation allemande de Hyères et de ses environs avec en toile de fond le château Des Eyguières devenue forteresse ennemie redoutable.

Surtout, j'ai aimé la belle mise en lumière de l'autrice sur les hommes démineurs, d'horizon divers dans un corps à corps halluciné et à mains nues avec les explosifs sans autre moyen que leur vigilance et leur courage. Les démineurs ne sont plus des anonymes, ils ont un nom et une âme. Ce sont aussi des prisonniers allemands abandonnés à leur sort par leur pays.

Claire Deya nous invite dans une tension extrême à lever les yeux sur ces damnés de la guerre. Ceux qui arpentent, scrutent à la simple baïonnette, déminent en ayant la peur au ventre mais avec la culpabilité encore plus grande d'avoir survécu à l'enfer.

La profusion des détails techniques par l'autrice sur la diversité des mines, leur poids et leur matière accentue la pauvreté des moyens humains face à ces machines de guerre monstrueuses.

J'ai également aimé ce roman par sa restitution très marquante d'une époque charnière bien précise, et un lieu emblématique de la côte provençale que l'on peine à imaginer sous les bombes.

Dans un monde à refaire où l'amitié et l'empathie entre hommes résistent à la haine, les femmes ne sont pas en reste. Ariane est le fil ténu qui tient la vie du jeune démineur Vincent. Elles mènent aussi leur propre combat comme Saskia. Quant à Mathilde, elle est la dernière représentante du monde d'avant qui fait de son ancien atelier un havre de paix « des murs blanchis à la chaux, des tapis ronds provençaux en corde comme il y en a dans les salles de bain que Bonnard aimait peindre ».
J'ai aimé lire ces passages où règnent encore la quiétude en lien avec la littérature de Stefan Zweig et Saint-Exupéry.

Un roman humain et puissant sur une autre facette de la guerre avec ses démineurs.

Un excellent moment de lecture dans le cadre du jury des lecteurs de Version Femina.
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Prisonnier en Allemagne, Vincent s'est évadé pour retrouver Ariane, plus personne n'a entendu parler d'elle depuis deux ans. Il va jouer sa vie comme à la roulette russe sur les champs de mines, il s'est engagé en tant que démineur, il a signé un pacte avec le diable.

Ce premier roman de l'autrice Claire Deya s'intéresse à un aspect méconnu de l'après-guerre, le déminage minutieux des plages françaises sur les rives dévastées de la Méditerranée.
Ce roman entremêle les destins de personnages liés au-delà de leur nationalité par la dangerosité extrême de leur travail, une fraternité cimentée par les risques qu'ils prennent.
Au-delà d'une simple romance, l'auteure raconte les dénonciations, ces milliers de courriers anonymes qui ont envoyé des familles entières à la mort. Elle nous interroge sur le pardon, sur la réconciliation et sur la reconstruction de ces hommes et femmes brisés par la guerre. Comment retrouver sa place dans ce monde que l'on ne reconnaît plus, lorsqu'on revient des camps, comme Saskia, ou du maquis, comme Fabien ? Comment composer un futur quand la plaie du passé n'est pas encore refermée ? Un récit romanesque dense et puissant basé sur une documentation solide.

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critiques presse (2)
OuestFrance
19 avril 2024
Abordant une période peu connue de la fin de la Seconde Guerre mondiale, ce texte met en scène des personnages charismatiques pour certains inspirés par des membres de la famille de l’autrice. Et la littérature de vibrer d’humanité.
Lire la critique sur le site : OuestFrance
Marianne_
12 janvier 2024
À peine sortis de la Seconde Guerre mondiale, les personnages du roman de Claire Deya font l’expérience désarmante du retour à la vie dans une France qu’ils ne reconnaissent pas. Un récit dense et puissant.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Tous ceux qui disent que les tribunaux doivent trancher et non les hommes, le savent très bien : la justice n’est que la version hypocrite et policée de la vengeance à l’état brut. Avec beaucoup d’erreurs. Pourquoi déléguer ? 
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Les démineurs pouvaient frimer au bal ou ailleurs, clamer haut et fort qu’ils n’avaient pas peur, croire en leur bonne étoile et leur héroïsme. Personne ne les prenait pour des héros. Ils avaient oublié ce principe qui règne depuis la nuit des temps : les hommes libres exigeront toujours des esclaves. 
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— Vous savez Saskia, il n’y a que pendant la guerre qu’on voit, de manière aussi crue, le pire de l’être humain. Mais c’est aussi pendant la guerre et seulement là, que certains atteignent le sublime.
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 Les Allemands n’existaient plus : ils étaient les boches, les fritz, les schleus, les frisés, les teutons. Est-ce que les Français pouvaient entendre que des Allemands aussi haïssaient les nazis ? 
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Ce regard qu'on ne voulait pas croiser sous peine d'être foutu mais qu'on devait affronter sous peine d'être suspect. Ce regard - à lui seul le symbole du projet nazi - qui examinait, évaluait, disséquait, méprisait, jugeait, triait, sélectionnait, condamnait, ce regard qu'on n'oubliait pas, ce regard de mort qui faisait détester les yeux quand c'est par les yeux pourtant qu'on se parle de premier abord.
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Videos de Claire Deya (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Deya
A quelques jours de la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian, "La Grande Librairie" propose une réflexion sur la mémoire. Pourquoi et comment se souvenir ? Deux historiennes, deux témoins et une romancière livrent autant de récits sensibles et nécessaires. Augustin Trapenard accueille ainsi Michelle Perrot pour "S'engager en historienne", publié chez CNRS Editions, Annette Wieviorka pour "Anatomie de l'Affiche rouge", paru au Seuil, Robert Birenbaum pour "16 ans, résistant", édité chez Stock, Marie Vaislic pour "Je ne savais pas que j'étais juive", publié chez Grasset, et Claire Deya pour "Un monde à refaire", paru aux Editions de l'Observatoire.
+ Lire la suite
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