AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Merik


Merik
11 février 2018
C'est dans une sorte de bulle que l'on traverse ce roman de 1966, en flottant au dessus d'une réalité démodée, désuète, surannée. Quand Félix y rencontre une âme soeur, les familles de la belle s'en mêlent en évoquant au subjonctif la dot, ou la respectabilité des uns et des autres. Largement de quoi rebuter le lecteur avide de contemporain. Et pourtant il s'y passe une sorte de miracle d'alchimie narrative, difficilement explicable. le démodé devient merveilleusement démodé, le suranné délicieusement suranné, comme dans un conte qui élèverait un tableau kitch en belle oeuvre poétique. Un mystère, sûrement en rapport à une écriture limpide et aérienne, alliée à une romance que l'on visite en ouvrant son âme d'enfant face à un conteur talentueux. À moins qu'il n'y ait autre chose. Par exemple un auteur libéré des contingences d'une littérature moderne, qui écrirait son âme vagabonde au lieu d'une histoire ficelée et ancrée dans notre monde.
Parce qu'il y a une histoire bien sûr, même si l'intérêt de ce livre n'est pas là à mon avis. Il y a donc Félix, Tiburce son ami d'enfance, Angélique, une comtesse et un général, Célestin l'oncle référent, des villes comme Namur, Charleville ou Dinant. Félix a été un enfant abandonné, avant de construire sa vie d'honnête jeune homme méritoire, prêt à convoler avec Juliette grâce à un patron conquis. Mais son passé le rattrape avec le retour de Tiburce. Les deux seront aspirés en deux temps trois mouvements dans la spirale d'une déchéance sociale, aimantés par des chimères à peine conscientes.
de l'amitié, de l'amour, des rebondissements donc, agrémenté d'une sauce à l'eau de rose, au goût miraculeux de potion enchantée. Et même si la bulle a parfois éclaté au cours de ma lecture, dévoilant un arrière-goût de naphtaline, je n'en reste pas moins charmé, je crois même avoir mieux appréhendé cet auteur entrevu avec ses nouvelles d' « un soir », qui m'avaient laissé sur un entre-deux optimiste et curieux.
Commenter  J’apprécie          608



Ont apprécié cette critique (48)voir plus




{* *}