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Critique de JMLire17


Page 105 de Palmiro, Luigi di Ruscio écrit: " notre poète est capable d'être une véritable terreur: il prend le lecteur par le colbac et le secoue comme un prunier ". C'est exactement la sensation que l'on éprouve à la lecture de ce roman publié en Italie en 1986. On est secoué autant par la drôlerie des personnages et des situations éminemment burlesques que par le sérieux des propos qui sont très fort, encore très actuels, sur le comportement des militants (des partisans), sur l'organisation et le fonctionnement des partis politiques, et sur les désillusions qu'ils entraînent. L'histoire se déroule après la seconde guerre mondiale, dans la petite ville bigote de Fermo, le fascisme a laissé des traces profondes faites de l'acceptation des uns et du combat des autres, une bande loufoque de jeunes partisans, dont fait partie l'auteur, c'est le côté autobiographique du roman, est engagée avec fougue dans le parti communisme de Palmiro Togliati. Une galerie de personnages plus drôles les uns que les autres,mais souvent dépeint avec férocité. La Rouille, le cocu de l'institutrice qui passe des messages à la barbe des fascistes sous couvert de lettres d'amour. Tiffon , le coiffeur nain, ardent partisan de la révolution, Loquacce qui parle peu et conclut toutes ses phrases par " c'est grave ", Morici, le commissaire qui espionne tout le monde, et s'espionne lui-même, Ducierge qui espère que les jupes des filles vont encore raccourcir, Margi qui ne parle presque jamais , mais qui est très estimé du groupe justement parce qu'il n'a pas parlé sous la torture, et Moustique, Jacomollo etc... La gravité des propos, par exemple sur la gauche qui a force d'aller à gauche finit par se retrouver à droite, parce que la politique est ronde. Sur la politique officielle claire et nette des journaux, et celle mystérieuse à laquelle personne ne comprendra rien. Sur la fossilisation bureaucratique des partis, sur l'attitude des partis vis à vis des poètes, sur la jouissance que procure le pouvoir, etc... C'est toute la comédie humaine italienne de l'après-guerre telle qu'elle fut montrée dans les films de Vittorio de Sica et de Roberto Rosselini que l'on retrouve dans ce merveilleux roman entraîné par une écriture vive, pleine de trouvailles tant comiques que poétiques. Il faut ajouter une très belle préface de Massimo Raffaeli qui situe parfaitement l'auteur et l'oeuvre, ainsi qu'un avertissement de l'auteur, qui en 2 pages décrit l'ampleur de sa désillusion vis à vis du communisme.
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