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Critique de Latias


Voici un livre plein de bon sens écrit en 2005 par Jared Diamond, un professeur américain fort d'une expérience acquise sur le terrain dans des domaines et des contextes variés. Son but : attirer sans manichéisme l'attention de ses contemporains sur les risques auxquels l'humanité doit maintenant faire face, sans les minorer, mais sans sombrer pour autant dans le pessimisme. " Ces risques nous les créons nous-mêmes, écrit-il dans "Effondrement - Comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie". Notre avenir est ouvert, il est entre nos mains. Plutôt que de nouvelles technologies, pour résoudre nos problèmes il nous faut de la volonté politique pour appliquer les solutions qui existent déjà. Bien sûr, c'est un gros «seulement». Nombre de sociétés ont trouvé cette volonté dans le passé. Nos sociétés contemporaines ont fait montre de la volonté de résoudre certains problèmes et d'apporter des solutions partielles à d'autres."

J'ai lu avec intérêt la première partie de l'ouvrage consacrée à l'effondrement de sociétés du passé : ile de Pâques, iles de Pitcairn et d'Henderson, peuple amérindien des Anasazis, Vikings du Groenland.
Intéressant développement ensuite sur le génocide du Rwanda ainsi qu'une histoire de l'ile d'Hispaniola que se partagent Haïti et la République Dominicaine.

Le reste de l'ouvrage, écrit donc il y a près de 20 ans, tout particulièrement lorsqu'il s'appuie sur des chiffres (et d'autant plus quand il s'agit de la Chine !) est dépassé. Jared Diamond n'avait imaginé ni la notation ESG (Environnement, Social et Gouvernance), ni les entreprises à mission, ni que ne seraient pas seulement les consommateurs mais aussi les actionnaires qui pourraient faire pression sur la direction des entreprises.

Par ailleurs, l'ouvrage est faible sur les questions énergétiques. Il n'est pas question de taxer les émissions de CO2. La voiture électrique est jugée sans avenir. La capacité du solaire et de l'éolien à répondre autrement que marginalement aux besoins est mise en doute. Quant au nucléaire, son existence est juste mentionnée.
Plus profondément, il y a une certaine contradiction à appeler les sociétés, dont la plupart sont soumises à des dictatures, à promouvoir des changements radicaux sans mentionner qu'on pourrait aussi attendre la même chose de l'ensemble des multinationales et pas seulement de quelques-unes.
Et accessoirement, pas mal de répétitions, à visée didactique certainement, mais aussi pas pas mal de digressions.
Plusieurs biais peut-être imputables à la nationalité de l'auteur…
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