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Critique de clesbibliofeel


L'action se passe à Las Vegas dans les années 1950, avec des personnages dessinés sous forme animalière, personnages divers qui « singent » merveilleusement les expressions humaines. On a pour fond sonore la chanson « That old black magic », paroles de Johnny Mercer, musique de Harold Arlen, qui sera reprise par une multitude d'artistes de jazz.

Voici, rapidement évoqué, quelle en est l'intrigue et surtout quels en sont les personnages. Je ne pense pas que cela puisse en gâcher la lecture et, dans ce cas précis, avoir quelques éléments pourrait aider à en apprécier d'emblée la lecture...

Un tableau du peintre russe Serguei Litvak (représenté en chien famélique, la peau sur les os et les côtes saillantes) va être exposé à Berlin-est. Ce tableau est au centre d'une intrigue qui mêle, dans une joyeuse confusion, péril nucléaire, espionnage entre Etats, découverte scientifique sur le point de passer à l'ennemi, meurtre, abri antiatomique... Mais là n'est pas le sujet. L'intérêt de cet album, et de la série « Blacksad », 5 tomes parus, est essentiellement lié aux dessins, aux personnages très bien représentés y compris dans leur psychologie et à l'ambiance roman noir à l'américaine.

John Blacksad (chat noir au museau blanc, félin et magnifique) est un ancien policier devenu détective privé, une sorte de justicier. Pour gagner de l'argent il accepte la proposition de Hewitt Mandeline (en tortue bedonnante au cou immense) d'être engagé comme garde du corps dans un casino.
Hewitt cherche à investir ses gains de Las Vegas dans l'art (ce qui donne quelques planches marrantes sur la galerie d'art et les peintres).

C'est ainsi que Blacksad va rencontrer, au cours d'une conférence sur le nucléaire puis lors d'une fête bien arrosée, le professeur Otto Liebber (représenté en hibou aux yeux immenses) et le pauvre Oterro (assez semblable à Liebber) qui se fait assassiner à la place du professeur par méprise. Samuel Gotfield, (en dalmatien arrogant, dandy des tribunes) manipule le professeur sur fond de secret de bombe atomique pouvant passer à l'ennemi. Il rencontre aussi la belle écrivaine Alma (en femme dont les seuls signes d'anthropomorphisme sont de porter un nez et des oreilles de chat) et la romance de cette magnifique bande dessinée peut commencer sur fond d'évocation de « That old black magic »...

Le sénateur Gallo (en coq haineux avec une crête et des barbillons démesurés) ressemble au sénateur McCarthy dans son anticommunisme, rappel de la « chasse aux sorcières », tristement célèbre à l'époque. Enfin, Weekly (en renard futé comme il se doit avec une casquette bien visée sur les oreilles), est un journaliste qu'on retrouvera dans d'autres tome de Blacksad.

Il faut être attentif aux personnages car ça va vite. Quelques pages de plus auraient été les bienvenues afin de rendre l'histoire plus fluide. Malgré cela, j'ai adoré ce volume. Il y a beaucoup d'humour et de justesse dans le choix des animaux. Je découvre ou redécouvre toujours de nouvelles choses à la relecture, preuve de la richesse de cette création. C'est une lecture, une atmosphère, des dessins, qui marquent durablement, même si l'on n'est pas un habitué de la bande dessinée.
A côté des 5 tomes de la série, ont été publiés « Blacksad, les dessous de l'enquête », et « l'histoire des aquarelles » au sujet des multiples recherches effectuées par le dessinateur ayant permis de réaliser la série.
*****
J'ai passé un bon moment à illustrer cette chronique. Si vous voulez voir ces illustrations, vous pouvez visiter la page bande dessinée de mon blog Bibliofeel. A bientôt !

Notes avis bibliofeel avril 2020, Diaz Canales et Guarnido, Blacksad tome 3, Âme Rouge

Lien : https://clesbibliofeel.blog
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