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Critique de boudicca


« Sartre affirme que l'enfer, c'est les autres. La phrase est brillante, mais je crois qu'elle reflète plus un état d'âme qu'une vérité universelle. Je veux bien admettre que les autres peuvent nous rendre la vie insupportable, mais ils peuvent aussi être nos compagnons de paradis. Pour moi, l'enfer c'est le néant. Un endroit sans mes amis, sans musique, sans paroles qui stimulent l'imagination. » Pour ce quatrième opus, Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido se proposent de nous dévoiler une autre facette de la Nouvelle Orléans en nous faisant découvrir le monde de la musique. Nous sommes dans les années 1950 et le jazz rencontre toujours un important succès aux États-Unis où s'élèvent de véritables génies. Sebastian « Little Hand », bouledogue issu des quartiers pauvres, est justement l'un de ces prodiges. Où du moins l'était-il jusqu'à ce qu'il ne parte en vrille et disparaisse mystérieusement, abandonnant derrière lui femme, enfant et maison de disque.

Avec ce quatrième album des aventures de notre chat investigateur favori, Juan Diaz Canales et Juanjo Guarnido nous livrent à nouveau une enquête bien ficelée et pleine de rebondissements. L'ouvrage nous permet aussi et surtout d'en apprendre davantage sur le climat qui régnait en Amérique dans les années 50. Après le Ku Klux Klan et le maccarthisme, c'est au tour de la misère dans laquelle en est réduit à vivre un certain nombre d'Américain qui est ici abordée, avec évidemment tous les problèmes que cela peut engendrer  : exploitation des plus démunis par des hommes sans scrupules, drogue, racisme... Comme dans les précédents opus c'est un véritable plaisir de croiser une toute nouvelle galerie de personnages plus atypiques les uns que les autres, de ce chien pianiste de génie à un hippopotame détective, en passant par un coq musicien... Blacksad est pour sa part un personnage toujours aussi attachant bien qu'encore très mystérieux et souvent mélancolique, même si le petit Weekly est heureusement là pour apporter une touche d'humour appréciable à l'ensemble.

« L'enfer, le silence » se révèle sans surprise aussi réussi que les trois précédents volumes des enquêtes de ce charismatique chat noir et de son acolyte dont je ne me lasse pas de lire les aventures. Les graphismes comme le scénario font encore une fois l'objet d'un travail très soigné, et c'est cela qui fait de « Blacksad » une série aussi réussie. Rendez-vous au cinquième album !
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