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Critique de chapochapi


Nous sommes en Algérie, peu de temps avant la seconde guerre mondiale, en pleine colonie française. Il fait chaud, les ouvriers agricoles sont de plus en plus miséreux mais les traditions ne les incitent pas à se rebeller, non pas que Dieu soit responsable de tout, mais le fellah est un travailleur, pas un homme qui se perd en mots, qui gâche son temps à réfléchir à des choses qui le dépassent et qui perd la récolte. Voilà l'image que ces paysans ont d'eux-mêmes. Pourtant, ils n'en peuvent plus. Les colons se sont approprié leurs terres, faisant d'anciennes familles de seigneurs de pauvres exploitants. Les colons les payent une misère et certains exploitants arabes, amis des Français, ne sont pas en reste quand il s'agit de tuer les compatriotes à la tâche, reprenant à leur compte les discours coloniaux à la gloire française. Alors le jour où un jeune homme se présente pour appeler les hommes à la grève, il y a débat. Pourquoi faire grève ? Peut-on faire grève ? Les arrestations, les coups, l'impatience et la panique des colons qui voient les récoltes mourir ne changent rien à la détermination des fellahs, pas même l'incendie qui ravage leurs maisons.
Ce n'est pas tant le jeune Omar que l'on suit dans cette tranche de vie algérienne que les adultes qui se débattent avec la misère et les autorités pour vivre et se projeter vers l'avenir, pour trouver des solutions de survie quand on est une femme sans ressource mais à charge, pour envisager de transformer une agriculture séculaire et tout ce que cela signifie au plan symbolique. A travers cette révolte pacifique des fellahs, c'est à un tournant de l'Algérie qu'on assiste : le refus, loin des villes aussi, de se laisser dominer par les français, la nécessité de transformer ses habitudes et, partant, la société, pour exister.
Le récit est bien écrit, parfois difficile d'accès pour quelqu'un qui, comme moi, découvre la culture arabe. Je ne saisis pas l'importance des chants qui font taire ceux qui les écoutent et les aident à surmonter leur indécision, tant cette poésie n'est étrangère ; je suis surprise par la lenteur de la révolte, le besoin de la justifier. Mais c'est aussi pour ces raisons que j'ai aimé lire ce roman, qui me fait vraiment entrer de plain pied dans une autre culture.
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