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Critique de Cricri124


Sur une Terre devenue une plaie radioactive depuis la précédente guerre mondiale, la vie s'est réorganisée entre les hommes, les androïdes et les animaux… mais pas nécessairement avec plus de bon sens.

Ce livre ressemble de prime abord à un livre d'action : il se présente sous la forme d'une course poursuite entre un homme, Rick Deckard et des androïdes d'une nouvelle génération, toujours plus difficilement décelables. Rick Deckard est Blade Runner. Sa mission comme tout bon Blade Runner qui se respecte : traquer et exterminer (pardon « réformer » !) les androïdes en liberté , ceux qui se sont émancipés du joug humain et qui tentent de vivre incognito en usurpant une identité humaine. Mais c'est aussi et surtout un livre riche en interrogations sur le sens de la vie, sur la cohabitation entre espèces (et dans la même espèce d'ailleurs… autre époque, autres formes de ségrégation !), sur les différences et les ressemblances entre le créateur et sa créature, et leurs rêves....

L'auteur s'amuse à nous balader dans des réalités à géométrie variable : humains et androïdes, changent constamment de visages. Un miroir aux alouettes… à ne plus savoir qui sont les hommes et qui sont les androïdes. Eux-mêmes doutent parfois de leur propre réalité. le Mercerisme (sorte de nouvelle religion mystique basée sur la communion et l'empathie) est certainement l'un des éléments le plus obscure. Est-ce un moyen pour les hommes de transcender la solitude de leurs existences et de se prouver qu'ils sont encore humains et supérieurs aux androïdes ? P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non… eh oui, beaucoup de questions sous-jacentes à différents niveaux, et beaucoup d'interprétations possibles aussi. Car l'auteur va à l'essentiel, et reste suffisamment dans le flou (un peu trop parfois !) pour que chacun interprète les comportements et les évènements à sa convenance.

Pourtant, à trop chercher à nous égarer, il prend aussi des raccourcis qui m'ont laissé dubitative, en particulier avec les personnages. Selon les besoins de l'intrigue, Ils font montre d'un manque de clairvoyance atterrant ou d'une extra-clairvoyance qui tombe à point nommé. Ils manquent également d'épaisseur, sont parfois à peine survolés, quand ils ne sont pas carrément oubliés sur le bord de la route. Bref, toutes ces petites choses mises bout à bout m'ont laissé une impression diffuse d'inachevé, qui en ce qui me concerne réduit grandement la portée des messages.

Bien que ce billet arrive bien tard, un grand merci à Nadou38 de m'avoir entrainé dans cette LC quelque peu « spéciale » et riche en échanges ;) Evidemment en terminant par les aspects négatifs c'est moins flagrant, mais cette lecture n'en demeure pas moins intéressante. L'homme et l'IA n'ont pas fini de faire parler d'eux. Là où Philip K. Dick m'a impressionné, c'est d'avoir anticipé dès 1968 (date de parution du livre) les dérives de l'absence d'empathie. Et malheureusement on y arrive, tout doucement mais surement…
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