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Critique de DonaSwann


Sur une Terre post-apocalyptique où certaines communautés, des humains sains et des "spéciaux" sont touchés par la pollution radioactive vivotent et vénèrent leurs animaux domestiques comme on aime ses enfants et sa voiture. le reste de l'humanité vit sur Mars avec des humanoïdes de plus en plus perfectionnés. Or un groupe d'androïdes Nexus-6 de la firme Rosen tue des humains dans l'espace et s'échappe en direction de la Terre. Rick Deckard est un chasseur de primes qui espère les "retirer" tous afin de pouvoir racheter un véritable animal. Or il se rend très vite compte que les Nexus-6 interrogent les limites de l'humanité. Une intrigue secondaire est menée par un John R. Isidore, un "spécial" surnommé aussi "tête de piaf", méprisé par les autres humains et même par les androïdes et qui éveille une profonde tendresse de pitié chez les lecteurs qui voient en quoi il est en réalité !

Quel plaisir à lire ! Je me suis retrouvée à 60% du roman en croyant être encore au début et complètement captivée par le suspense d'un récit dont j'avais vu l'adaptation filmée, mais dont je pensais que la lecture ne serait pas "ma tasse de thé". Il faut dire que j'avais renoncé à finir [Deus Irae, co-écrit avec Zelazny, qui m'avait profondément ennuyée sur ses premières pages.

J'en aime le style, la construction parfaite qui enchaîne les péripéties et les enjeux de chaque chaîne, le refus de s'appesantir trop sur les clichés du flic de série B sans les éluder, et l'empathie (le mot est lâché) que l'auteur tresse malicieusement entre le lecteur et tous ses personnages. A cet égard, le personnage de Resch est un sommet !

En réalité, l'oeuvre est profonde : dans l'absurdité de sa mission, son côté tragique, on retrouve Sisyphe de Camus, l'ambiguïté de tous les personnages et la lecture cartésienne (Deckard...) de la capacité des androïdes à se sentir conscients de penser, on peut, on doit capter les enjeux philosophiques du roman qui devient alors aussi conte philosophique. J'ai été un peu déroutée également par les volte-face de la position par rapport au messianisme de Mercer, sorte de dieu-escroc de ce monde-là, mais terriblement intéressée.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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